Le 14 juillet dernier, la Commission européenne a annoncé l’interdiction de la vente de voitures neuves à moteur essence ou diesel à partir de 2035. Malheureusement, cette mesure s’applique uniquement aux pays de l’Union européenne. Les autres continents, pour leur part, ne semblent pas aussi enthousiastes à l’idée de s’aligner avec cet objectif étant donné leurs immenses territoires peu urbanisés et qui sont davantage propices à l’utilisation de véhicules thermiques. Les stocks de voitures thermiques invendus en Europe seront écoulés dans les autres continents Le basculement massif de l’industrie automobile vers l’électrique paraît utopique en sachant que certains foyers en Afrique, en Amérique du Sud, en Inde et en Asie n’ont pas encore accès à l’électricité. Seule la Chine, très active dans la production de véhicules électrifiés, peut rejoindre l’Europe dans cette course. ImportantToutefois, il est illusoire de penser que les constructeurs européens vont se détourner des marchés étrangers. Il faudrait plutôt s’attendre à ce qu’ils procèdent à une segmentation leur offre. Autrement dit, ils produiront des véhicules électriques pour le marché européen à partir de 2035, mais continueront à fabriquer des véhicules à essence ou diesel destinés aux autres continents, et ce, pour plusieurs années. Jusqu’à cette date butoir, les voitures thermiques pourront toujours se vendre en Europe, puis rouler jusqu’en 2050. À noter qu’il est possible de souscrire un crédit auto dédié à l’acquisition d’une voiture électrique appelé « prêt vert ». Une composante supplémentaire des autres moyens de transport Les moteurs thermiques ont connu d’importantes améliorations ces dernières années. L’utilisation de carburants non fossiles serait même envisageable sans que les véhicules ne subissent aucune modification technique importante. Comparée aux émissions de l’ensemble du parc roulant, la pollution automobile connait également une baisse constante par rapport à celle des autres moyens de transport . D’après les analyses, les véhicules anciens sont ceux qui produisent le plus de gaz nocifs. ImportantCette transition vers le tout électrique s’accompagnera par ailleurs d’une flambée du chômage avec la disparition de 100 000 emplois dans le secteur automobile ainsi qu’une distorsion sociale. Les prix des voitures électriques dépassent, en effet, de loin ceux des modèles thermiques. Dès lors, les voitures électriques ne doivent pas constituer une solution de remplacement obligée aux véhicules à combustion, mais devraient plutôt être considérées comme une composante supplémentaire des moyens de transport existants. Selon Frans Timmermans, vice-président exécutif chargé de l’environnement, La feuille de route qui a été présentée le 14 juillet ne sera pas facile à exécuter. Frans Timmermans