Depuis septembre 2022, une initiative inédite est mise en place en Auvergne-Rhône-Alpes pour répondre aux besoins de suivi de grossesse des femmes isolées des maternités et structures de périnatalité. Financé à hauteur de 700 000 euros par le ministère de la Santé et la région Auvergne-Rhône-Alpes, ce projet qui est une première en France sera expérimenté pendant deux ans et piloté par le Réseau de santé en périnatalité d’Auvergne et le CHU de Clermont-Ferrand. Une structure mobile pour lutter contre la désertification médicale Le bus médicalisé du dispositif « Opti'soins » du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Clermont-Ferrand arpente quotidiennement les routes cahoteuses des 110 communes visées dans les quatre départements qu’il couvre : Cantal, Puy-de-Dôme, Haute-Loire et Allier. À bord de ce camion obstétrical qui fait l’objet d’un aménagement particulier pour éviter les mouvements pendant le voyage, les quatre sages-femmes apportent réconfort et sécurité aux futures mamans des zones rurales. Dans ces petits villages de campagne traversés par la structure mobile « Opti'soins », l’offre de soins s’est raréfiée ces dernières années en Auvergne, ne comptant plus que dix maternités et trois centres périnataux de proximité (CPP) contre 17 maternités et un CPP en 2003. Les habitants de ces zones éloignées manquent cruellement d’offre de soins et les commerces ferment. Ce qui crée un cercle vicieux. À noter que l’assurance santé prend en charge certains soins liés à la grossesse. Un accompagnement rassurant pour les futures mamans Au micro de Radiofrance, une patiente s’est réjouie de la présence de ces sages-femmes dans ces coins isolés, qui lui offrent un accompagnement rassurant. Dans le cadre du dispositif « Opti’soins » qui est une expérimentation associée à un projet de recherche, 400 patientes ont été visées dans 220 communes. ImportantLes femmes enceintes dans la moitié des communes seront accompagnées par les professionnelles de santé mobiles pour leur suivi de grossesse, en complément de leur sage-femme habituelle. Dans les 110 autres villages, les futures mamans ne recevront pas la visite des sages-femmes itinérantes, mais seront interrogées sur leur parcours de soins. À l’issue de cette initiative qui durera deux ans, une évaluation sera effectuée pour déterminer si ces structures mobiles doivent être prolongées. Après 12 ans de pratique, la sage-femme Nathalie Dulong est convaincue que ce dispositif est l’avenir de la médecine de proximité. Elle estime que « Opti’soins » doit se développer pour répondre aux besoins des villages isolés, en particulier pour les femmes enceintes qui ont besoin d’un suivi régulier. Isabelle Raimbault, la deuxième sage-femme, est également enthousiaste à l’idée de participer à ce projet novateur, qui permet de lutter contre la désertification médicale à son niveau. Pour l’instant, une quarantaine de femmes enceintes tirent profit de ce service de proximité et le bouche-à-oreille fonctionne très bien. Ce qui est encourageant. A retenir Les futures mamans qui habitent loin des villes en Auvergne sont souvent confrontées au manque d’offres de soins. Le dispositif « Opti’soins » a été conçu à leur intention pour améliorer les soins de suivi de grossesse. Les structures mobiles représentent une expérience bénéfique aussi bien pour les patientes que les sages-femmes.