Sur la capacité des vaccins existants à lutter contre le variant Omicron, le patron de Moderna se dit inquiet. Pfizer/BioNtech et sa société ont déjà entamé les premières phases de la course à un nouveau sérum spécifique. Cependant, il pense que les deux enseignes devront attendre jusqu’à l’été pour être capable d’en produire à grande échelle. Pour favoriser l’accès des pays en développement aux vaccins anti-Covid-19, les producteurs ne fournissent pas assez d’effort, d’après certains. C’est ainsi que seulement 25 % des Sud-Africains, par exemple, ont reçu l’ensemble des doses prescrites. Face aux critiques, Stéphane Bancel, PDG de Moderna a tenu à défendre son entreprise. Aux États-Unis, notamment, elle cède 3/5 de sa production à l’Exécutif américain, explique-t-il. Le cadre précise alors que cette décision n’appartenait pas à sa société. Une pression externe l’a poussé à la prendre, avance-t-il. Dans un autre registre, Moderna et Pfizer ont chacun commencé des recherches. Le but étant de créer une version de leur sérum efficace contre le variant Omicron. Des milliards de vaccins contre le nouveau variant dès cet été Selon Stéphane Bancel, le lancement d’une production massive de ce nouveau vaccin pourrait cependant requérir de longs mois. Dans le même temps, Moderna estime risqué d’affecter l’ensemble de sa capacité de production à ce nouveau sérum. En effet, d’autres variants circulent toujours. Une situation qui pèse notamment sur le volume de prise en charge réalisée par les établissements de mutuelle complémentaire. Le patron de l’entreprise prévient : Moderna comme Pfizer ne seront pas en mesure d'obtenir un milliard de doses la semaine prochaine. Les calculs ne sont pas bons. Stéphane Bancel Cependant, il souligne que les deux laboratoires peuvent toucher à ce but cet été. En attendant, il recommande d’inoculer de plus fortes doses de rappel aux individus vulnérables ou en âge avancé. À cause des mutations dont il fait l’objet, le variant Omicron suscite des interrogations auprès des scientifiques. Ces derniers se demandent si les vaccins existants aujourd’hui seront en mesure de combattre cette souche. Plusieurs mutations du virus se placent au niveau de la protéine Spike Stéphane Bancel révèle à ce titre que sur les 50 mutations d’Omicron, 32 se trouvent sur sa protéine Spike. Afin de conforter le système immunitaire de l’humain, les vaccins actuels se basent pourtant sur celle-ci. Dès lors, le PDG de Moderna craint que les sérums déjà commercialisés soient inopérants contre le variant Omicron. D’après lui, les chances que l’efficacité des vaccins s’établisse au même niveau face aux variants Delta et Omicron s’avèrent minimes. Il ajoute : Je pense que cela va être une baisse significative. Pour l’heure, chiffrer cette diminution d’efficacité semble cependant impossible. Pour en arriver là, il faudrait attendre environ 15 jours, jusqu’à la publication de données précises. De son côté, un membre du conseil d’administration de Pfizer a évoqué un niveau de confiance assez haut. Scott Gottlieb soutient que ceux qui ont obtenu leur rappel vaccinal pourraient être immunisés contre Omicron.