Mercredi dernier, lors d'un débat organisé par la chaine de télévision France 2 sur l'alcool, la ministre de la Santé a exprimé un avis négatif sur le vin et l'image " bénéfique " qui est accordé à cet alcool. Un avis qui a suscité la réaction des principaux concernés : les vignerons. " Le vin est un alcool comme un autre " La semaine dernière, France télévision organisait un débat intitulé " L'alcool, un tabou français ", débat auquel étaient invités d'anciens alcooliques, le président de l'association SOS Addictions, le Dr William Lowenstein, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, mais aussi des représentants de la filière viticole. Pendant l'émission, la ministre de la Santé s'est attaquée au " French paradox " ; celui qui veut qu'il faut absolument faire baisser le taux d'alcoolisation de la population tout en perpétrant l'idée que les Français sont de " bons vivants " adeptes de vin. Ses déclarations ne se sont pas arrêtées là. Agnès Buzyn poursuit en attaquant directement les vignerons et l'image qu'ils donnent de cet alcool depuis des décennies " L'industrie du vin laisse croire aujourd'hui que le vin est différent des autres alcools. En termes de santé publique, c'est exactement la même chose de boire du vin, de la bière, de la vodka, du whisky, il y a zéro différence ! On a laissé penser à la population française que le vin serait protecteur, qu'il apporterait des bienfaits que n'apporteraient pas les autres alcools. C'est faux. Scientifiquement, le vin est un alcool comme un autre. ". Elle s'est ensuite étonnée que la politique autour du vin ne dépende pas du ministère de la Santé mais de celui de l'Agriculture. Pour finir, la ministre a directement invoqué sa volonté de faire modifier le très célèbre " L'abus d'alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération. " par une autre phrase plus réaliste : " L'alcool est dangereux pour la santé. ". La question de la dangerosité ne devrait donc pas porter sur la quantité consommée mais sur la consommation en elle-même. Dans tous les cas, il vaut mieux avoir une bonne mutuelle santé. Des prises de position qui n'ont pas tardé à susciter de nombreuses réactions de la part des viticulteurs qui se sentent directement visés par la politique gouvernementale. Une déclaration fortement critiquée dans le monde viticole Les défenseurs et les partisans de cette filière ont montré leur étonnement face aux propos francs de la ministre de la Santé. Pour Dominique Granier, président de la Chambre d'agriculture du Gard, la ministre s'attaque à tout un patrimoine national " Dire ça, en ce moment, est complètement irresponsable (...) Et puis, ça n'a pas de sens ! Le vin, ce n'est pas que de l'alcool, c'est aussi une culture qui est liée à notre territoire et à notre civilisation. ". Mais, il n'y a pas que les vignerons qui s'insurgent contre les propos d'Agnès Buzyn. Roland Courteau, sénateur socialiste de l'Aude a déclaré vouloir organiser une action en direction de la ministre et de la présidence de la République. Il met en avant les 10 milliards d'euros et les 800 000 emplois générés par cette filière. Il ajoute que la ministre " ferme les yeux sur cinquante ans d'études scientifiques par des chercheurs de renommée mondiale. " faisant ainsi référence à de nombreux rapports scientifiques attestant qu'une consommation régulière et modérée de vin est bonne pour la santé. Des études directement remises en cause par Agnès Buzyn sur le plateau de France 2.