Un des pays de l’Europe touchés par l’épidémie du coronavirus, l’Espagne est aussi contrainte d’adopter les mesures de confinement limitant les risques de contamination. L’occasion qui a permis de découvrir que la majorité des logements sont loin de répondre aux attentes des résidents en matière de qualité de construction. Trop petits, insalubres, inconfortables et sans assurance habitation dans la plupart des cas, les grandes failles du logement en Espagne ont été récemment dévoilées. En forçant la population à rester chez eux pendant plusieurs semaines, le confinement a en effet permis aux Espagnols de découvrir que leur lieu de résidence n’est en fait pas en mesure de répondre à leurs réels besoins. C’est du moins, ce qu’a récemment révélé le quotidien El País en faisant valoir que des millions d’habitants ont passé cette période dans les pires des conditions notamment à cause des problèmes liés à leur habitat. Une situation qui a cependant permis aux professionnels du domaine de tirer des leçons. Le vrai visage de l’habitat espagnol dévoilé En Espagne, seuls 2,3 millions de logements sont en mesure de garantir un niveau acceptable en matière de qualité de construction. Tout simplement parce que ces derniers sont les peu à être construits selon le Code technique du bâtiment mis en vigueur depuis 2006. Pour la majorité dont la plupart ont vu le jour il y a un peu plus d’une décennie, c’est une autre histoire. Et pas des plus reluisantes si l’on croit le quotidien El País qui a récemment pointé du doigt les failles de l’habitat dans ce pays dans l’une de ses publications faisant savoir que : 7,9 % des Espagnols ont passé les semaines de confinement sans pouvoir apercevoir la rue depuis les fenêtres de leur appartement. Et là encore, il ne s’agit que d’un détail pour illustrer la situation dans laquelle se trouvaient les habitants en restant confinés chez eux depuis 14 mars dernier pour leur permettre de découvrir que les logements sont loin d’être adaptés au confinement pour les raisons qu’ils sont : Mal construits ou mal conçus ; Dépourvus de balcon ; Trop petits ; Très peu ventilés et offrent très peu de lumière naturelle avec l’insalubrité en prime. Ce qui explique d’ailleurs le fait que durant cette période, la plateforme Servihabitat a vu progresser à hauteur de 26% les recherches de logements offrant au moins une solution à ces problèmes. Un levier pour améliorer le secteur Pour professionnels de l’habitation en Espagne, la découverte des problèmes liés aux logements durant la période de confinement n’est peut-être pas une si mauvaise nouvelle. Ce, pour la simple raison que cette situation a permis à ces derniers de revoir leurs stratégies et d’en faire un levier pour améliorer le secteur. En ce qui concerne les promoteurs par exemple, ils ont commencé à privilégier les immeubles avec bureaux, espaces de coworking, terrasses ou salles de sport. Ce, essentiellement dans l’optique de permettre aux habitants de profiter de résidences aussi bien adaptées à l’habitation qu’au travail ainsi qu’aux activités sportives et de loisir. Pareille initiative pour les architectes qui entendent faciliter le passage de la lumière naturelle et améliorer la ventilation intérieure à travers l’agrandissement des portes et des fenêtres et en accordant davantage d’importance aux balcons. À ces derniers d’expliquer ce choix lorsqu’ils ont répondu aux questions du quotidien madrilène : En plus de permettre un accès extérieur en période de confinement, les balcons ont l’avantage de protéger les façades du soleil et de la pluie. Il est donc urgent de valoriser cet espace intermédiaire, ce poumon entre la rue et la maison. Soit, autant d’initiatives qui ont permis à ces derniers de dire que : Des logements très différents du standard actuel devraient voir le jour.