À Vienne, précisément auprès du site Alu des Fonderies du Poitou d'Ingrandes, la tension est à son apogée auprès des salariés de cette entreprise. Simplement parce qu’aux dernières nouvelles, un bon nombre d’entre eux risque de perdre leur emploi suite au récent changement de stratégie de l’unique client de cette usine qui est également en pleine phase de redressement judiciaire. Quand en entend parler de Renault, c’est généralement pour un sujet qui concerne sa position sur le marché de l’automobile et de l’assurance auto, ses projets futurs ou ses nouveaux modèles de véhicules. Ce qui est toujours le cas d’ailleurs, sauf que cette fois, les yeux sont plutôt rivés sur sa relation avec le site Alu des Fonderies du Poitou d'Ingrandes. La raison est simple, les salariés de cette entreprise ont dernièrement haussé le ton en ce qui concerne la stratégie adoptée par ce constructeur à leur égard au risque de mettre en péril leur emploi pour les inciter à chercher des moyens pour rectifier le tir. Des salariés en grève Châtellerault, cette commune du Centre-Ouest de la France a été témoin d’un évènement inhabituel ces derniers jours, la manifestation des salariés des Fonderies du Poitou. Du moins, pour la majorité d’entre eux qui ont répondu à l’appel de la CGT (Confédération générale du travail) et de la CFE-CGC (La Confédération française de l'encadrement - Confédération générale des cadres). Leur objectif, faire entendre raison le groupe Renault pour que celui-ci prenne des dispositions pour sauver l’emploi expliquant leur choix de solliciter une entrevue avec ce constructeur. Pour se faire entendre, ces manifestants, à travers Géry Begeault, membre de la CGT, ont d’ailleurs tenu à faire savoir que : Toute production est suspendue avant qu'un rassemblement soit organisé devant la sous-préfecture pour demander une table ronde avec Renault et l'État pour parler de l'avenir du site. Géry Begeault Dans ce sens, tout indique d’ailleurs que la préfecture de Vienne s’est engagée à faire passer le mot si l’on croit Christophe Pecate, sous-préfet de Châtellerault indiquant que : Mme la préfète de la Vienne et lui remonteraient à Paris leur demande de table ronde avec Renault. Christophe Pecate Une entreprise aux abois Pour ces syndicats et employés, l’on pourrait dire que les manifestations menées à Châtellerault sont plutôt bien motivées. Pour s’en convaincre, il suffit de prendre en compte le fait que depuis la mise en redressement judiciaire du site des Fonderies de Poitou d'Ingrandes, 300 salariés risquent de se retrouver au chômage. Et d’après Géry Begeault, la situation est d’autant plus critique maintenant que des signes avant-coureurs se sont manifestés en faisant allusion à la décision de Renault de : Baisser son volume de commandes de 25 % en dix jours ; Délocaliser toute sa production. Géry Begeault Une situation qui intervient, alors que ce constructeur est l’unique client de l’usine qui s’est spécialisée dans la fabrication de culasse pour cette marque au losange incitant ce membre de la CGT à dire que : Il faut que Renault nous accompagne et continue à nous donner des volumes.