Prévue de prendre fin au 31 mai prochain à cause des conséquences économiques de la crise du Covid-19, la trêve hivernale ne devrait plus être prolongée malgré la requête de la Fondation Abbé Pierre. Pour cette dernière, l’absence de solutions requiert un nouveau report de l’échéance et des mesures fortes pour prévenir les expulsions locatives de quelque 30 000 personnes. 30 000 personnes sont menacées d’expulsion à partir du 1er juin Selon la Fondation Abbé Pierre, la situation est d’autant plus préoccupante que l’échéance est imminente. Publié en décembre 2020, le rapport du député Démoulin révèle que l’an dernier, 3500 personnes ont été mises à la porte de leur logement. La baisse de 79 % de ce chiffre par rapport à 2019 s’explique par la prolongation de la trêve hivernale jusqu’au 10 juillet 2020. Cette année, dans un contexte sanitaire, économique et social des plus défavorables, l’association estime que 30 000 ménages pourraient se retrouver sans domicile en cas de reprise des expulsions. Elle s’attend notamment à une vague cet été, lorsque les familles auront épuisé toutes leurs ressources. La Fondation Abbé Pierre pointe par ailleurs du doigt la moindre efficacité des décisions prises ces derniers mois pour prévenir les conséquences dramatiques des expulsions locatives. Elle plébiscite des actions plus fortes, notamment l’assouplissement des critères d’octroi des aides accordées par le Fonds de solidarité logement (FSL). Les mesures prises pour protéger les locataires et bailleurs sont « insuffisantes » Mais la ministre du Logement a ainsi affirmé au Figaro qu’ Une modification du calendrier n’est pas à l’ordre du jour. Son entourage indique cependant avoir Prévu un plan de sortie de la trêve hivernale, en s’appuyant sur les recommandations du rapport établi par l’élu de l’Hérault Nicolas Démoulin. Ce plan vise à accompagner toutes les dispositions prises pour la fin de cette période de trêve. Important Emmanuelle Wargon a annoncé la création d’un Fonds d’aide aux impayés de loyers pour un montant de 30 millions d’euros, en complément des FSL des collectivités. À ces aides s’ajouteront La proposition systématique de relogement en priorité ou au moins des solutions d’hébergement avant expulsion. La Fondation a également déploré L’insuffisance du fonds d’indemnisation des bailleurs au regard des besoins. Disposant actuellement d’un budget de 20 millions d’euros, conformément aux estimations pour 2021, ce fonds se destine à protéger les propriétaires des impayés de loyers. Sur ce point, la ministre a réaffirmé au Figaro l’engagement du gouvernement d’alimenter cette enveloppe de plusieurs dizaines de millions d’euros supplémentaires. Car bon nombre de ces derniers ont un crédit à l’habitat en cours, et comptent sur leurs recettes locatives pour honorer leurs mensualités de remboursement. Et même s’ils ont souscrit une assurance de prêt immobilier, celle-ci ne couvre que le décès, la perte totale d’autonomie, l’invalidité, les arrêts de travail et parfois la perte d’emploi. Si les loyers ne sont pas encaissés, ces bailleurs risquent par conséquent de se retrouver eux-mêmes en proie à d’importantes difficultés financières.