Le groupe BPCE a relancé l’assurance de crédit immobilier dégressive en 2018. Le principe du calcul de la prime sur la base du capital restant dû est maintenu, mais la cotisation est lissée avec la mensualité de remboursement du prêt. Découvrons les avantages et limites de la formule. Calcul de la prime d’assurance emprunteur : sur le CI ou sur le CRD Important L’assurance emprunteur est indispensable lors de la souscription d’un crédit immobilier. Son rôle est de garantir à la banque le remboursement de la dette, même en cas de décès, d’invalidité ou de perte d’emploi de son client. En effet, c’est l’assureur qui solde le prêt ou paie les échéances pendant une certaine période. Important La cotisation associée à cette indispensable couverture se calcule soit sur le capital initial (CI), soit sur le capital restant dû ou (CRD). Dans le premier cas, un pourcentage appliqué au montant emprunté et divisé par 12 permet de déterminer la prime mensuelle à payer, laquelle est fixe sur la durée de vie totale du crédit. Avec le deuxième scénario, le montant des échéances mensuelles diminue à mesure que l’emprunteur rembourse le capital. Une légère augmentation en cours de contrat est possible pour ajuster le tarif suivant l’âge ou l’état de santé de l’emprunteur, puis la mensualité repart à la baisse. La prime d’assurance lissée, une réponse mieux adaptée aux besoins des emprunteurs Le groupe BPCE a repris ce principe de la cotisation d’assurance emprunteur dégressive en 2018, en incluant une part de capital, d’intérêts et d’assurance dans chaque mensualité et en opérant un lissage. Important Grâce à ce montage, les mensualités sont identiques, ce qui évite de payer trop cher pendant les premières années à cause d’une prime d’assurance encore importante. Cette formule devrait séduire les emprunteurs, les clients boudant les contrats sur CRD. En effet, le système de l’échéance constante permet une meilleure répartition du coût du prêt dans le temps. Par ailleurs, les ménages ne veulent pas supporter une charge financière trop lourde au départ, préférant se concentrer sur l’équipement de leur nouveau logement, leur installation… Enfin, contrairement à une idée reçue, l’assurance à cotisation dégressive n’est pas plus onéreuse que celle basée sur le capital initial. Seuls les premiers paiements sont importants, du fait de la méthode de calcul, mais sur toute la durée du crédit, le coût global est similaire. La formule dégressive peut même être plus économique grâce à un TAEA plus compétitif. Perte d’intérêt de l’assurance dégressive en cas de remboursement anticipé Cet avantage disparaît néanmoins en cas de remboursement par anticipation du crédit, ce que bon nombre de Français font pourtant après seulement 8 à 10 ans sur un total initial de 20 ou 25 ans. Certains profitent d’une rentrée d’argent inattendue, d’autres veulent changer de résidence, ou se lancent dans un rachat de prêt. Important Le problème est qu’avec l’assurance dégressive, ils ont payé les primes les plus élevées pendant ces premières années. Dans le cas de la formule lissée de BPCE, les échéances déjà réglées se composent essentiellement d’assurance et d’intérêt, ce qui ralentit l’amortissement du capital. La somme principale restant à rembourser est donc encore importante au moment d’un rachat anticipé. Enfin, la banque réclame des indemnités pour le remboursement avant terme, également calculées sur le capital restant dû. Elles sont donc également conséquentes, ce qui peut dissuader les clients de renégocier leur emprunt, même s’ils ont la possibilité de faire baisser nettement le taux d’intérêt.