Pour les personnes atteintes du cancer, la peine est double. En plus de la maladie, elles doivent souvent faire face à des difficultés financières du fait du coût des soins et des frais annexes. En effet, de nombreuses prestations ne sont pas prises en charge. Et même pour ceux qui détiennent une assurance de prêt immobilier, les retards ou les problèmes pour faire valoir ses droits sont fréquents, d’après la Ligue contre le cancer. Le cancer, une cause de difficultés financières sans une prise en charge suffisante Un cancer implique un traitement lourd, voire une intervention chirurgicale. Or, il y a aussi les soins alternatifs ainsi que l’accompagnement indispensable au bien-être du patient, sans compter l’achat de prothèse en cas d’ablation du sein par exemple, mais aussi d’une perruque, etc. Or, la prise en charge de l’assurance-maladie, lorsqu’elle est prévue, n’est jamais totale, et il faut avancer le montant des dépenses avant de se faire rembourser. Important Ceux qui ont souscrit un crédit immobilier bénéficient de la protection de l’indispensable assurance qui s’y rapporte. Cette couverture est en effet exigée par la banque pour être certaine de récupérer son dû, même si l’emprunteur n’en a plus les moyens du fait de son décès, de son invalidité permanente totale ou partielle, d’un arrêt de travail de longue durée ou d’une rupture de son CDI. Important L’ennui est que souvent, l’assureur tarde à prendre le relai pour le paiement des mensualités. D’une part, les formalités à accomplir sont parfois complexes, avec de nombreux documents à fournir. D’autre part, il n’est pas rare que l’assureur sous-traite le dossier, avec le risque d’erreurs et les multiples échanges que cela implique. En attendant, l’emprunteur doit trouver les moyens de financer ses soins en plus des charges courantes, assurer le paiement de ses échéances. Or, ces préoccupations ne facilitent pas son rétablissement. Pour faire valoir leurs droits et obtenir réparation pour le préjudice moral et financier subi, bon nombre d’assurés lésés conseillés par la Ligue engagent des poursuites judiciaires contre la compagnie. La convention AERAS pour faciliter l’accès des malades à l’assurance et au crédit Dans le cas d’une maladie grave diagnostiqué avant la souscription du crédit à l’habitat, la convention AERAS (acronyme de S’assurer et emprunter avec un risque aggravé de santé) permet à l’emprunteur, sous certaines conditions, d’obtenir une couverture sans payer de surprime ni de subir d’exclusion de garantie. Éventuellement, l’assureur peut proposer un tarif majoré (mais avec plafond) par rapport à celui aux autres adhérents. En cas de refus, l’emprunteur a la possibilité de saisir la commission de médiation. Important Le droit à l’oubli a été ajouté dans le cadre de la modernisation du système de santé français. L’objectif est de permettre aux personnes ayant été atteintes d’une pathologie grave (cancer, hépatite C) de ne plus avoir à déclarer leur pathologie si leur traitement a pris fin depuis plus de 10 ans. Ce délai est limité à 5 ans pour une maladie diagnostiquée avant la majorité. Enfin, la convention AERAS est désormais associée à une grille de référence qui liste, pour différentes pathologies, le délai au terme duquel les anciens malades peuvent prétendre à une assurance de crédit à des conditions proches des standards en termes de niveau de garantie et de prix.