C’est un scénario auquel vraisemblablement les pro-Brexit ne s’attendaient pas. Depuis le retrait du Royaume-Uni de l’Europe, la livre sterling s’est fortement dépréciée, accentuant ainsi l’endettement des ménages britanniques. Pour nombre d’observateurs, cette situation fait planer des incertitudes sur l‘économie du Royaume-Uni et pourrait même être le détonateur d’une nouvelle crise financière mondiale. Dans quels cas cet endettement pourrait-il se transformer en crise économique ? Et quelle conséquence pour l’Europe ? Contrairement aux prédictions pessimistes des observateurs à l’issue de la victoire du Brexit, la croissance britannique est toujours au rendez-vous en 2017. Important Sauf que cette croissance s’est faite au détriment du pouvoir d’achat des ménages. Pour comprendre ce paradoxe, il faut remonter au lendemain de la sortie du Royaume-Uni de l’Europe. D’abord, la livre sterling a perdu 15 % de sa valeur depuis le Brexit. Cette dévaluation a favorisé l’exportation et freiné l’importation, et donc soutenu la croissance. On imagine bien que cette dépréciation a stimulé l’inflation, qui s’élève aujourd’hui à 2,9 % (les prévisions tablaient à une inflation de 2 %). Et donc pour éviter de soutenir la livre, la Banque centrale a laissé son taux directeur et son taux d’emprunt d’État (OAT à 10 ans) inchangés, à des niveaux historiquement bas, respectivement à 0,25 % et 1,4 %, alors que les revenus réels reculaient (-0,8 %). Résultat : les ménages britanniques ont dû réduire leur épargne et s’endetter pour consommer. Important Ce qui a conduit à l’explosion de la dette des ménages qui, en même temps que le Brexit lui-même, constitue une menace pour l’économie du Royaume-Uni. Le risque de krach viendrait ainsi : de la normalisation progressive de ses taux d’intérêt par la banque centrale ; et des conditions de mise en place du Brexit. Quelles solutions pour le gouvernement britannique ? Le gouvernement britannique semble aujourd’hui dans l’impasse. Il joue la montre, essaie de gagner du temps, et serait prêt à s’acquitter de ses engagements financiers envers l’Europe, estimé à 60 milliards d’euros. Bien entendu, le bill est symbolique et met Theresa May sous pression. Le temps n’est pas un luxe et elle se doit d’agir vite. Les établissements bancaires et institutions financières commencent à déserter la City et déposer leur demande d’agréments en Europe. Important Mais les véritables problèmes se trouvent ailleurs, et concernent notamment les travailleurs étrangers (quelles règlementations, quelle situation…), la frontière avec l’Irlande ou encore les accords de défense et d’échanges de données sensibles. Le Royaume-Uni sera fortement affaibli avec une politique du pire, et il n’est pas exclu que le gouvernement privilégie un « grand compromis » (grand bargain) aux négociations actuelles, qui excluent toute discussion sur les aspects géopolitiques. C’est d’ailleurs pour cette raison que les négociations patinent. Mais la position de Theresa May semble fragilisée, en particulier dans son propre parti, surtout si la situation économique va en empirant. La sortie de l’UE est un jeu perdant-perdant, et il apparaît clairement que les ajustements et échanges politiques seront décisifs. Important : Si vous êtes dans une situation de surendettement et que vous n’arrivez plus à rembourser vos emprunts bancaires, vous pouvez souscrire un rachat de crédit pour mettre de l’ordre dans vos finances.