En dépit de ses avantages, la marge de crédit hypothécaire peut être dangereuse, notamment si l’emprunteur ne fait pas preuve d’une discipline de fer. Celui-ci risque en effet de s’engager dans une spirale d’endettement s’il abuse des atouts de ce produit financier. L’Agence de la consommation en matière financière du Canada (ACFC) invite les consommateurs à la prudence. La marge de crédit hypothécaire (MCH) est un produit financier pratique et flexible mis à la disposition des clients propriétaires. Comme son nom l’indique, il s’agit d’une marge de crédit pour laquelle le propriétaire doit mettre son bien immobilier en garantie. Pour en bénéficier, celui-ci doit avoir remboursé au minimum 25% de son prêt hypothécaire. Dès lors, il profite d’un crédit correspondant à 75% de la valeur marchande de son bien. La flexibilité du produit réside dans le fait que l’emprunteur peut rembourser son prêt en totalité ou rembourser à son rythme en ne réglant que les intérêts, ce qui présente un certain risque. Explications ! Les risques de la marge de crédit hypothécaire De plus en plus plébiscitées, les marges de crédits hypothécaires peuvent exposer les propriétaires à l’endettement durable et au surendettement. Pour l’emprunteur, le principal risque lié à ces produits financiers est qu’au bout de plusieurs années, il ait toujours le même capital à rembourser. Il faut en effet une certaine discipline pour payer le capital et les intérêts tous les mois. L’ACFC souligne par ailleurs que les marges de crédits hypothécaires peuvent inciter les consommateurs à s’endetter davantage. ACFC. En raison de leurs avantages, notamment des taux d’intérêt faibles et ses conditions de remboursement souples, elles incitent en effet les emprunteurs à accroître leur dette. Lucie Tedesco, commissaire de l’ACFC, renchérit que Les MCH peuvent amener les Canadiens à utiliser leur maison comme un guichet automatique, ce qui peut les inciter à emprunter plus que leurs moyens le permettent. Lucie Tedesco. Le solde des marges de crédits hypothécaires depuis 2000 Sur un laps de 10 ans, depuis 2000 à 2010, le solde des marges de crédits hypothécaires s’est apprécié de 151 milliards de dollars. Il a en effet basculé de 35 milliards à 186 milliards de dollars, ce qui renvoie à une croissance moyenne de 20% par an estime l’ACFC. Il faut néanmoins souligner que la situation s’est stabilisée depuis 2011. Entre 2011 et 2013, la croissance était de 5% en moyenne. Elle a même reculé à 2% depuis. L’année dernière, 80% des prêts recensés sur les trois millions de comptes de MCH étaient des prêts sur valeur nette. Pourtant, les chiffres du rapport indiquent que 40% des emprunteurs n’effectuent pas de paiements réguliers pour rembourser le capital de leur MCH et 25% d’entre eux ne règlent que les intérêts ou le minimum.