Alors que le nouveau format du DPE, devenu plus contraignant, s’applique depuis le 1er juillet 2021, de nombreux propriétaires-bailleurs hésitent toujours à rénover leurs logements énergivores. Malgré la menace d’une interdiction de location qui pèse sur leurs biens classés E, F et G, ces derniers rechignent à les mettre aux normes, le plus souvent dû à un manque de moyens financiers. La rénovation énergétique des logements, à la fois une nécessité et un fardeau financier Les Français approuvent majoritairement les nouvelles exigences du Diagnostic de performance énergétique (DPE). Ils sont conscients de la nécessité de renforcer les normes en matière d’économie d’énergie, d’isolation thermique et d’émission de gaz à effet de serre des bâtiments. Selon un sondage récent, 55 % des Français pensent que la chasse aux passoires thermiques doit être une priorité. ImportantL’étau se resserre toutefois autour des propriétaires-bailleurs de logements énergivores. D’ici 2028, ils ne pourront plus procéder à une hausse du loyer au moment du renouvellement du bail pour les biens classés F et G. Par ailleurs, il leur sera interdit de louer leurs logements étiquetés : G à compter du 1er janvier 2025 ; F à compter du 1er janvier 2028 ; E à partir du 1er janvier 2034. Seul problème : la poussée inflationniste associée à l’envolée du prix des énergies et des matières premières entraîne une hausse très significative du coût des travaux, et ce, malgré les efforts déployés par les professionnels du bâtiment pour les absorber et pour éviter de répercuter ces surcoûts sur la facture finale. Aujourd’hui, 71 % des propriétaires-bailleurs renoncent à engager des travaux de rénovation à cause de leur coût élevé. Un appel à l’aide Certes, des dispositifs comme MaPrimeRenov’ existent pour aider les ménages à financer leur projet. Cependant, bien que ceux-ci aient fait leurs preuves, face à la conjoncture, ils se révèlent aujourd’hui insuffisants. Il faut savoir qu’en plus du coût, les particuliers appréhendent également l’ampleur des travaux à entreprendre. Ainsi, sans une nouvelle mesure suffisamment incitative, le gouvernement ne pourra pas atteindre les objectifs qu’il s’est fixés en matière de transition écologique. Suite à un sondage mené auprès d’un panel de propriétaires, certaines idées de « coup de pouce » émergent. 44 % des répondants souhaitent que les sommes engagées sur les rénovations puissent faire l’objet d’une déduction d’impôts. Autre proposition qui fait son chemin, la mise en place d’un nouveau prêt travaux gratuit, c’est-à-dire avec un taux d’intérêt à 0 %. 34 % des sondés sont favorables à cette idée. Enfin, d’autres intervenants suggèrent une suspension de la taxe foncière, du moins pendant la durée des travaux.