Malgré tous les efforts déployés par le gouvernement, la transition énergétique et la neutralité carbone restent des objectifs difficiles à atteindre. Il se pourrait même que sa réalisation à la date annoncée relève de l’utopie. Pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre, la France ferait bien de s’inspirer de la Suède et ne pas vraiment prendre exemple sur l’Allemagne. Manque de cohérence dans la stratégie allemande Aussi difficile à croire que cela puisse paraître, l’Allemagne fait partie des mauvais élèves en terme de rénovation énergétique. Son parc immobilier reste un grand émetteur de gaz à effet de serre alors que, comme la majorité de ses voisines européennes – en particulier la France –, le pays de Goethe a multiplié les mesures et les dispositifs destinés à se débarrasser des bâtiments énergivores et polluants. Selon les analystes, si l’Allemagne ne parvient pas encore à atteindre ses objectifs en matière de transition énergétique, c’est notamment à cause d’un manque de cohérence dans son programme. L’équivalent allemand de l’éco prêt à taux zéro est tellement plus avantageux que ce qui est proposé en France, avec un plafond d’emprunt fixé à 120 000 euros (contre 30 000 euros en France) et un remboursement pouvant s’étaler sur 30 ans. Mais pour l’instant, les dirigeants allemands peinent à convaincre les ménages à opérer des travaux dans le but d’améliorer la performance énergétique de leur habitation. La France en retard sur ses objectifs La volonté est là, mais la méthode employée suscite des doutes. Le gouvernement français a fait de la transition énergétique l’une de ses plus grandes priorités, mais le chemin pour y parvenir est semé d’embûches. ImportantPendant que la Suède se félicite d’avoir atteint la neutralité carbone au niveau de son parc immobilier, pour la France, la route reste longue. L’Hexagone compte encore un nombre trop important de « passoires thermiques » et, comme sa voisine allemande, n’arrive pas à être persuasif auprès des ménages en ce qui concerne la rénovation énergétique. Pour espérer parvenir à l’objectif qu’elle s’était fixé, la France devrait s’inspirer de ce qui se fait ailleurs dans d’autres pays voisins. Il faudrait entre autres : revoir les normes de construction ; allouer davantage d’aides pour soutenir les ménages modestes dans leur projet de rénovation ; modifier la fiscalité en taxant davantage les énergies fossiles et en récompensant les porteurs de projet les plus vertueux. Pour rappel, dans son ensemble, l’Europe s’est engagée à réduire de 60 % en dix ans ses émissions de gaz nocifs. Mais à moins de suivre l’exemple suédois, cela paraît difficilement réalisable.