Les banques européennes font aujourd’hui face à un dilemme. D’un côté, elles sont conscientes que, plus que jamais, les entreprises vont les solliciter pour un soutien en cette période de crise. De l’autre, elles sont également soucieuses de leur propre situation et ne veulent pas courir le risque de perdre des créances à cause de la défaillance de leurs clients. La santé financière avant tout Pour pouvoir financer les différentes entreprises et accompagner le pouvoir public dans la relance économique, les banques doivent, en premier lieu, assurer leur viabilité. Ainsi, depuis plusieurs mois déjà, elles durcissent petit à petit les conditions d’octroi de prêts. Et selon toutes vraisemblances, comme les incertitudes sont toujours très présentes en ce qui concerne la crise, les établissements financiers devraient garder cette ligne de conduite, même si celle-ci n’est pas vraiment conforme aux attentes de la Banque centrale européenne (BCE). Parce qu’il faut rappeler que, depuis le début de la crise, la BCE multiplie les efforts et les initiatives pour soutenir les banques de la zone euro afin que celles-ci puissent à leur tour porter assistance aux entreprises. Dans cette optique, la BCE a entre autres accordé aux banques des crédits à taux négatif. Le régulateur a seulement posé comme condition sine qua non à l’obtention de ce prêt que les fonds ainsi avancés servent exclusivement à renforcer les entreprises impactées par la crise. Les banques ont les mains liées Les banques ont un rôle crucial à jouer dans la relance économique. Ainsi, la demande de crédit va s’intensifier. Cela vaut aussi bien pour les crédits aux particuliers (emprunts immobiliers, prêts à la consommation…) que pour les prêts aux entreprises. Mais en parallèle, les risques de défaillance vont progresser à un rythme soutenu, d’autant plus qu’il est pour l’heure impossible de prédire quand l’Europe (et le monde dans son ensemble) sortira de cette crise. ImportantPour cette raison, les banques sont obligées de limiter leur financement. De manière inéluctable, des entreprises vont devoir mettre la clé sous la porte. Des emplois seront perdus. Des ménages seront en état de surendettement ; les banques n’ayant pas les capacités de sauver tout le monde.