D’après le rapport de la BCE pour le mois de juillet 2020, le redémarrage de l’activité économique n’a pas suffi à accélérer la hausse des prêts accordés au secteur privé. Le taux de croissance annuelle des crédits souscrits par les ménages et les entreprises a encore diminué après la baisse de juin. Des disparités sont cependant observées. Croissance contrastée des prêts aux entreprises et aux ménages La BCE annonce une Progression annuelle de 4,7 % de l’encours de prêts accordés aux particuliers et aux entreprises non financières de la zone euro en juillet. Ce chiffre excluant un certain nombre de transactions purement financières. Le mouvement baissier se poursuit par conséquent, puisque le mois précédent, un repli de 4,8 % a été enregistré après une hausse à 5,3 % sur un an. Dans le détail, entre juillet 2019 et juillet 2020, les crédits contractés par les entreprises industrielles et commerciales ont augmenté de 7 %. Ce chiffre est inférieur de 0,1 point à son niveau de juin, malgré les besoins en liquidités supplémentaires des entreprises engendrées par la crise sanitaire et économique. S’agissant des ménages, l’heure est à la stabilité depuis le mois de mai, à +3 %. Les Européens, plus prudents concernant leurs dépenses, ont réduit le recours aux crédits à la consommation, dont le taux de croissance sur un an se maintient à +0,2 %, comme en juin. À l’inverse, la reprise se confirme pour les prêts à l’habitat, qui gagnent +4,2 % en juillet, soit 10 points de base de plus par rapport à juin. Tandis que les emprunts bancaires se sont effondrés, les dépôts à vue ont fortement crû, tirant la masse monétaire M3 vers le haut. Cet indicateur de l’inflation s’affiche à + 10,2 % d’une année à l’autre en juillet après avoir atteint 9,2 % en mai. Nouveau ralentissement en août en attendant la prochaine réunion de la BCE Important Les économistes ont salué un rebond de l’économie européenne au début de l’été, mais celui-ci n’a pas suffi pour compenser la chute subie entre avril et juin à cause de l’arrêt dû au confinement. Par ailleurs, dès le mois d’août, des mesures restrictives sont entrées en vigueur, notamment dans le secteur des services, en conséquence d’une deuxième vague de contaminations dans plusieurs régions. Il en a résulté un nouveau ralentissement dans la zone. La prochaine réunion de la BCE est prévue pour la mi-septembre. L’institution décidera à cette occasion de l’orientation qu’elle va donner à sa politique monétaire. Celle-ci est marquée actuellement par l’extrême faiblesse des taux d’intérêt et par son programme d’assouplissement quantitatif, qui consiste à injecter de l’argent frais sur le marché au travers du rachat de titres de la dette publique.