Au Maroc, les sociétés financières se sont retrouvées en première ligne au plus fort de la crise sanitaire et le confinement. Et même après, elles sont encore incitées à fournir davantage d’efforts. Non seulement elles sont appelées à accompagner les programmes de relance économique, mais elles devront également faire face aux défauts de paiement de la part des clients, eux aussi fortement impactés. Les défauts de paiement vont se multiplier Dans la grande majorité des cas, le confinement a été synonyme de baisse conséquente des revenus. Même les entreprises, les petites comme les grandes, n’en sont pas sorties indemnes. Pendant la paralysie économique, seuls les fonctionnaires semblent s’en être tirés à bon compte. Ils ont continué à percevoir normalement leur salaire. Pour les autres, il a bien fallu se réadapter. Avec la baisse des revenus apparaissent les difficultés de remboursement des crédits. C’est le crédit consommation souscrit par les autres ménages qui inquiète les acteurs financiers et qui fait grimper les risques de défaut de paiement, parallèlement aux chiffres du chômage. Important L’inquiétude est justifiée, sachant que 70 % des crédits conso distribués par les sociétés financières sont, justement, à destination des ménages. Le secteur du financement automobile va aussi causer des dégâts considérables. Malgré le fait qu’il soit garanti, le crédit auto n’en est pas moins une source de préoccupations pour les sociétés de crédit. Néanmoins, au mois de juillet, les organismes prêteurs ont constaté avec soulagement une reprise du crédit auto. Une relance de la consommation sera la planche de salut Malgré un impact qui ne peut pas être ignoré, la crise ne sera pas fatale aux établissements bancaires. Ces derniers disposent de suffisamment de ressource pour étoffer leurs fonds propres et se constituer des provisions suffisantes. Important Pour les sociétés de crédit, les défauts de paiement vont être plus durs à absorber. Même si toutes ne seront pas au bord de la faillite, nombreuses seront celles qui espèreront une reprise rapide de la consommation. La banque centrale marocaine surveille de près la santé financière des sociétés de crédit. Pour l’instant, les chiffres publiés ne sont pas assez précis pour évaluer leur état. Les chiffres de fin septembre devraient être beaucoup plus parlants. En tout cas, les sociétés de crédit qui en ont la possibilité ont d’ores et déjà adopté un plan d’austérité qui consiste, entre autres, à un renforcement de leurs fonds propres. Pour ce faire, les sociétés, avec l’accord des actionnaires, n’ont pas versé de dividendes et ont préféré les convertir en capital.