La crise sanitaire liée au coronavirus n’est qu’un mal de plus venant affecter une industrie automobile déjà souffrante. Les productions sont en baisse constante – phénomène qui s’est accentué pendant le confinement –, de nombreux sites sont menacés de fermeture, des milliers d’emplois risquent de disparaître… Bref, malgré les aides gouvernementales, le secteur tout entier est au bord de l’implosion. Des dispositions à prendre L’industrie de l’automobile française est souffrante et la crise sanitaire n’a rien arrangé. D’un bout à l’autre de la chaîne de production, les maillons s’affaiblissent. À commencer par les fournisseurs de pièces d’assemblage. Même avant l’apparition du coronavirus, ces derniers abordaient de manière délicate le passage abrupt à l’électrique. La crise sanitaire a donc contribué à accentuer les complications à tel point que même les aides déployées par l’État dans le cadre du plan de relance post-Covid risquent de ne pas suffire à sauver ces entreprises. ImportantAvec des charges qu’ils arrivent à peine à supporter, ces fournisseurs se doivent d’investir massivement pour suivre le mouvement de la transition énergétique. La solution adéquate est aujourd’hui de négocier des partenariats et des fusions, de manière à accroître les ressources. C’est dans cette optique que Delfingen, l’entreprise française spécialisée dans la protection des câblages, s’est entendue avec l’entreprise allemande Schlemmer – qui est pourtant une concurrente directe – afin de récupérer le marché de cette dernière en Europe et en Afrique. Une embellie en juillet, mais qui risque d’être éphémère Il faut néanmoins noter que la conjoncture d’après confinement n’est pas totalement noire pour le secteur de l’automobile. En effet, au mois de juillet, il a connu une embellie, en grande partie grâce aux aides gouvernementales. En France, les demandes de financement auto ont été boostées par les nouvelles primes proposées par l’État. La croissance enregistrée au cours de ce mois a été de +3,9 %. Mais l’éclaircie n’aura été que de courte durée puisque, dès le mois suivant, le marché s’est replié de -19,8 %. Les analystes tablent sur une baisse de -25 % du nombre de ventes de véhicules sur le Vieux Continent pour cette année, par rapport à 2019. Des milliers d’emplois menacés PSA faisant exception (bénéfice de 600 millions au premier semestre), les constructeurs européens peinent à se relever de la crise. Idem chez leurs fournisseurs. Cette apparente bonne santé n’a pas pu empêcher la mise sous redressement judiciaire de Peugeot Japy (fournisseur de la marque au lion en pièces de boîte de vitesse), menaçant ainsi les postes de 245 employés. De son côté, Renault, qui fait partie des constructeurs les plus touchés par la crise, s’apprête à supprimer 15 000 emplois, par mesure d’austérité.