L’étude réalisée par la Traxio (ex-Federauto) pour l’année 2018 révèle que la marge brute moyenne des concessionnaires et agents belges s’est encore érodée. Affectée par la dégradation du contexte économique et politique, elle ne s’élève plus qu’à 2,45 %. Si l’évolution de la rentabilité en 2020 est incertaine, de nombreux facteurs semblent présager d’une nouvelle détérioration. Dégradation de la marge brute du secteur Après un repli en 2017 (-6 %), Important La marge brute a baissé de 3,3 % en 2018 pour l’ensemble des activités de distribution (VP, VU et PL), Tombant à 2,75 %. Elle est même encore plus faible (2,45 %) si l’on considère séparément les vendeurs de voitures. Selon les spécialistes au sein de la Confédération du commerce et de la réparation automobile et des secteurs connexes, Cette tendance s’explique aussi bien par le contexte économique que politique, tous deux dégradés. En effet, la réglementation et la fiscalité ont évolué au détriment des acteurs du secteur. De plus, les flottes représentent une part plus importante des ventes, réduisant les marges des services après-vente. Il faut également noter la hausse des salaires causée par l’insuffisance de collaborateurs qualifiés sur le marché. Enfin, les distributeurs doivent se lancer dans de nouveaux investissements afin de se conformer aux exigences accrues des constructeurs. Kia et Volvo en tête du classement en marge brute Pour établir son rapport, la fédération a compulsé les comptes annuels de 1 800 agents, concessionnaires, succursales et a pris 6 paramètres clés en compte : les marges brutes/nettes, le rendement net des fonds propres, le taux d’endettement, le ratio de liquidité et le nombre de jours de réserve. Au classement des marques sur le critère de la marge brute moyenne, Kia et Volvo font la course en tête, ex aequo avec 3,49. Trois Allemandes suivent : pour Volkswagen, le ratio entre le résultat d’exploitation brut et le CA dégagé est de 2,78, contre 2,71 et 2,61 respectivement pour Mercedes-Benz et BMW. Les Françaises s’en sortent moins bien : Renault tire son épingle du jeu (2,6), Peugeot et Citroën n’affichent que 1,79 et 1,73 pour cet indicateur, et finissent au bas du tableau. L’étude montre en outre que les agents de marque dégagent une marge plus élevée (3,31) que les concessionnaires (2,49), les succursales affichant la marge la plus faible à 2,05. Les autres chiffres-clés de l’étude Traxio La marge nette moyenne est également en baisse de 0,54 point par rapport à 2018, s’établissant à 1,02 %. Pour rappel, ce chiffre inclut les charges d’investissement et donne une indication fiable de l’efficience relative et du rendement global de l’organisation et de ses ventes. Autre enseignement, les véhicules passent environ 4 jours de plus en stock par rapport à 2017, soit une moyenne de 72 jours. Selon Traxio, Les concessionnaires manquent de visibilité quant à leur future rentabilité. D’une part, le secteur est en pleine restructuration, ce qui pourrait entraîner une révision des accords de distribution. D’autre part, ils sont tributaires des marges variables payées par l’importateur. Or, en 2020, celles-ci dépendront des objectifs en matière d’émission de CO2 fixés par les différents constructeurs européens. Ces restrictions freinent déjà les acheteurs, peu enclins à payer des malus s’ils optent pour des véhicules considérés comme polluants, et ce malgré les efforts des organismes financiers pour proposer des solutions financement variées et attractives (prêt auto classique, LOA).