Selon le dernier rapport de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), le budget de l’État voté le 17 décembre pour 2020 menace les ménages les plus modestes. Or, ces familles font déjà face à de gros problèmes de trésorerie, et accumulent les dettes pour couvrir leurs dépenses. Baisse du pouvoir d’achat des ménages modestes en 2020 L’OFCE estime que La politique de redistribution et de solidarité pénalise les foyers les plus pauvres au profit des actifs et des retraités. Ses chiffres montrent en effet que les 5 % de Français les plus fortunés ont bénéficié de 25 % des 17 milliards d’euros de pouvoir d’achat gagnés au total sur la période 2018-2020. À l’inverse, le revenu disponible des 5 % de familles les moins aisées va chuter de 45 euros cette année. Pourtant, le pouvoir d’achat global devrait croître de 5 milliards d’euros en 2020, d’après l’organisme. Cette amélioration est liée à la fiscalité plus favorable : réduction de la taxe d’habitation et de l’impôt sur le revenu, exonération des heures supplémentaires. Mais ces mesures profitent en premier lieu aux classes moyennes, qui constituent 70 % de la population. En revanche, le niveau de vie des 15 % de ménages les moins riches se dégrade. De plus, les mesures prises par les pouvoirs publics depuis 2017 ont sévèrement impacté les 10 % de ménages à la situation financière précaire et lourdement endettés. Recours au rachat de crédits pour éviter le surendettement Pour combler leurs besoins de trésorerie, les foyers modestes recourent souvent aux prêts personnels. En plus, ils détiennent souvent un crédit auto pour financer l’achat d’un véhicule indispensable pour leurs déplacements parce qu’ils résident loin de leur lieu de travail, des écoles, des commerces… Ils ont parfois également d’autres prêts à la consommation pour équiper leur logement, etc. Important L’équilibre fragile du budget familial est donc menacé par la moindre baisse du niveau de vie. Le rachat de crédits représente une solution possible pour alléger la part des revenus affectée au paiement des mensualités. Les soldes des emprunts en cours sont regroupés en un contrat unique auprès d’un établissement autre que ceux qui ont initialement accordé les fonds, et la durée de remboursement de ce nouveau prêt est allongée. Ce mécanisme a pour effet de faire baisser le taux d’endettement, faisant remonter le reste à vivre. Important L’inconvénient de l’opération est que le ménage est endetté plus longtemps, ce qui augmente le nombre des échéances, les intérêts, et par conséquent, le coût total.