Un nouveau règlement financier pour protéger les Suédois contre les crédits inutiles contraint les fintechs à modifier leurs produits. Les acteurs du secteur bancaire numérique critiquent cette décision considérée comme une « réaction excessive » du gouvernement à la forte hausse de la dette personnelle des consommateurs à travers le pays. Une nouvelle réglementation pour renforcer la protection des consommateurs En plein essor dans la région nordique, le secteur bancaire numérique compte une centaine d’entreprises spécialisées dans le paiement électronique, et la plupart ont démarré sous la forme de fintechs soutenues par des investisseurs. Outre Klarna, cet espace de e-commerce comprend des banques de niche sous licence Nordnet, Ikano, WyWallet, Mobile Pay, Swish, Komplett, ICA et Avanza. La nouvelle réglementation, présentée par le ministère suédois des marchés financiers au Riksdag, le parlement national suédois, vise à renforcer la protection des consommateurs et plus largement, tous les utilisateurs des services de paiement électronique des banques numériques. Ces dernières se conformeront ainsi davantage aux règles régissant le crédit conso dans les établissements traditionnels. Pour Per Bolund, le ministre des Marchés financiers, juge cette nouvelle loi nécessaire dans un contexte d’explosion des achats en ligne. Il souligne que Les options de paiement proposées par les banques comportent des coûts cachés sous la forme d’intérêts ou de frais de retard Per Bolund Notamment avec les formules « Achetez maintenant, payez plus tard ». Important À l’avenir, les banques numériques et l’industrie des paiements électroniques devront mettre en avant les solutions de paiement direct les moins chères pour les consommateurs au lieu des plus coûteuses comme le crédit, comme c’est actuellement le cas. La mention du paiement différé avant le paiement au comptant est désormais interdite sur tous les supports marketing online et offline. Protestation des acteurs de l’industrie des paiements numériques La nouvelle législation reflète la préoccupation du gouvernement face au risque croissant d’endettement personnel en Suède. Les autorités veulent ainsi offrir des garanties plus solides aux consommateurs afin d’améliorer le contrôle de leurs finances personnelles. Sans surprise, les professionnels du secteur ont opposé une réaction négative à l’annonce de la nouvelle réglementation, estimant que les consommateurs doivent rester les meilleurs arbitres de leurs propres choix d’achat et de leurs finances personnelles. Pour eux, l’État Donne une image trompeuse d’eux Et (son) intervention Va à l’encontre du droit de chacun de choisir. Klarna conteste le point de vue du gouvernement concernant les options de paiement différé sur e-boutiques, qui seraient Structurées de manière à favoriser les gains financiers pour les fournisseurs de services de paiement. Ces derniers soutiennent que les coûts sont identiques à ceux des paiements au comptant si les acheteurs règlent leurs mensualités à temps. Borlund a rétorqué avoir suffisamment averti l’industrie des paiements numériques de la nécessité de revoir ses pratiques commerciales. En l’absence d’action corrective et de volonté visible des entreprises concernées de s’exécuter, des mesures ont été prises. Par ailleurs, ces dernières auraient été prévenues de l’introduction de protections supplémentaires pour les consommateurs. Selon lui, la perte de confiance des consommateurs dans le commerce électronique impacterait tout le monde. Malgré leurs protestations, il est peu probable que Klarna ou d’autres acteurs du secteur se lancent dans une contestation juridique des réglementations proposées sur les paiements électroniques, redoutant le contrecoup d’une non-conformité avec la loi. D’autres points préoccupent le gouvernement dans le domaine de la banque et du commerce en ligne, notamment le vol d’identité. Klarna a donné au gouvernement l’assurance qu’il continuerait de renforcer ses protocoles et systèmes de collecte, de gestion et de stockage des données clients. L’an dernier, l’entreprise, qui pèse plus de 5 milliards d’euros, a fait l’objet d’une enquête par Datainspektionen, l’autorité suédoise de protection des données. Celle-ci portait sur des infractions présumées aux directives du RGPD par Klarna, ainsi que sur des lacunes dans le traitement des données personnelles, à la suite de plaintes déposées par des clients.