La part des crédits personnels accordés par les banques a dépassé le total des crédits octroyés aux grandes industries au cours des 12 derniers mois. Les emprunts immobiliers sont aujourd’hui le segment le plus important, représentant près de 15 % de la production totale, contre 11,3 % pour les infrastructures. Forte augmentation de la production de prêts personnels D’après les données publiées par la Reserve Bank of India ou RBI, la production de crédits des banques s’élevait à 89,8 lakhs (1 lakh = 100 000 roupies) à fin février, soit une progression de 7,3 % seulement sur un an. Sur l’ensemble, la part correspondant à l’industrie manufacturière atteint 31 %, à 27,9 lakhs. Cette proportion est relativement stable par rapport à son niveau de février 2019 (33 %), dans la mesure où la base était beaucoup moins importante. À l’inverse, les encours de prêts personnels ont augmenté de 17 % pour s’établir à 25,3 lakhs à fin février 2020, pesant ainsi 28 % du portefeuille de prêts. La croissance observée sur ce segment est liée à celles des emprunts immobiliers, également en hausse de 17 % d’une année à l’autre, et qui s’élèvent à 13,3 lakhs. Ce mouvement porte la part des financements destinés à l’habitat sur la production globale des banques à 14,8 %. Les autres types de crédits personnels, incluant les crédits non garantis, ont augmenté de 20 %, s’affichant à 7 lakhs, soit près de 8 % du portefeuille des établissements bancaires. Lourd impact de la crise sur plusieurs secteurs économiques Le troisième segment clé est celui des services personnels, où les sociétés financières non bancaires (NBFC) sont la catégorie d’emprunteurs la plus importante. Les prêts aux NBFC, qui s’élevaient à 5,75 lakhs en février 2019, ont bondi de 22 % à 7 lakhs un an plus tard. Globalement, le secteur des services représente 24,3 lakhs (27 % des crédits bancaires distribués). C’est à ce segment qu’appartiennent certaines des entreprises les plus impactées comme le tourisme et l’hôtellerie. Cependant, l’exposition des banques à ce segment est relativement faible à 45 000 crore (1 crore = 10 millions de roupies). Les industries spécifiques touchées par la crise de Covid-19 sont le fer et l’acier, en raison d’un ralentissement de la construction et de l’automobile. L’exposition des banques à cette industrie est passée de 2,8 lakhs à 2,5 lakhs en raison du désendettement de certaines sociétés et de la vente de producteurs en difficulté à des firmes étrangères. Certains craignaient que la crise de Covid-19 n’entraîne des défaillances chez les emprunteurs, y compris les particuliers. En effet, la crise financière mondiale a entraîné une explosion des défauts de paiement sur les prêts personnels, à l’exception des prêts immobiliers. Une hypothèse que rejettent d’autres professionnels, qui jugent « non pertinent » l’établissement de parallèles avec la crise sanitaire actuelle, dans la mesure où les banques sont beaucoup plus prudentes qu’à cette époque.