D’abord, il y a eu l’urgence climatique. Réduire au plus vite les émissions de gaz à effet de serre, notamment celles des véhicules en circulation, s’imposait : la prime à la conversion a été mise en place. Ensuite, la crise sanitaire du coronavirus est arrivée. Cette fois, il fallait relancer le marché de l’automobile : les primes ont été revues à la hausse. Ces dispositifs pèsent cependant lourd dans le budget de l’État. Même avant la crise sanitaire, la politique de l’État concernant les primes était largement déficitaire Lors de leur instauration, les primes avaient pour raison d’être d’inciter les particuliers à souscrire des crédits auto afin d’acquérir des voitures propres. Moins les véhicules achetés émettaient des gaz à effet de serre, plus le montant de la subvention était élevé : une volonté de l’État de promouvoir l’usage des voitures électriques. Mais cette politique n’a pas vraiment eu l’effet escompté. Pour équilibrer les comptes, l’État avait parallèlement instauré un système de malus, sanctionnant les autos qui polluent le plus. Important Malheureusement, alors que les dépenses liées à l’attribution des primes ont explosé en 2019, les recettes engendrées par les malus sont restées moindres. Pour aider les automobilistes dans l’achat d’un véhicule propre ou dans la mise au rebut des anciens modèles, l’État a déboursé 1,5 milliard d’euros alors qu’il tablait sur 860 millions d’euros. Pour ce qui est des malus, là encore, l’exécutif s’est grandement trompé dans ses prévisions. Pensant récolter jusqu’à 610 millions d’euros, il n’a pu encaisser que 493,1 millions d’euros. La pilule est d’autant plus difficile à avaler puisqu’en 2018, ce même système de malus, avec des conditions beaucoup moins rigoureuses (seuil d’émission tolérée plus élevée qu’en 2019), a rapporté 558,9 millions d’euros. Une année 2020 qui s’annonce encore plus coûteuse Cette année, le contexte est alourdi par les deux mois d’arrêt des activités causés par la lutte contre la propagation du coronavirus. Les constructeurs automobiles ont alors accusé des pertes astronomiques, le géant français Renault étant même en difficulté. Évidemment, les autorités publiques ont dû mettre en place un plan de relance pour l’industrie automobile. Un plan qui se traduira, là encore, par des aides financières conséquentes. Selon les observateurs, Le système de bonus-malus va faire perdre des sommes d’argent record à l’État, alors que ce dernier ambitionne de limiter le déficit à 100 millions d’euros.