Le confinement et la crise du Covid-19 ont sévèrement impacté différents secteurs, dont celui du crédit à la consommation. D’après le dernier rapport de l’Association des sociétés financières, la production a dégringolé en avril. Avec -68 %, l’ASF parle d’une baisse record depuis 2006, date de première publication de ses statistiques mensuelles. Chute de l’activité due à l’arrêt dans l’industrie automobile Selon un communiqué de l’ASF, Le taux de repli de la production de crédits à la consommation a atteint un pic à -68 % en avril. Tout en évoquant une conjoncture inédite, l’association s’inquiète de l’ampleur exceptionnelle de cet effondrement, du jamais vu depuis 2006. Le plongeon des chiffres est attribué principalement au segment des financements automobiles, un moteur essentiel. La fermeture de la plupart des concessionnaires pendant plusieurs semaines a entraîné une dégringolade de l’activité de 89,4 % et 90,3 % respectivement pour les véhicules neufs et d’occasion. Important À 135 millions d’euros, la production atteint à peine le dixième de son niveau d’avril 2019. Les prêts personnels ne sont pas épargnés. Après -21 % en mars, les prêteurs ont enregistré un nouveau décrochage de 67 % en avril. La tendance est similaire pour les nouvelles utilisations de crédits renouvelables, en recul de 58 % par rapport à la même période en 2019. Le bilan est moins sombre pour les prêts destinés au foyer (amélioration de l’habitat, achat de biens d’équipement), qui ne dévissent que de 31 %, une décrue qui n’en reste pas moins historique. Risque d’explosion des incidents de paiement en septembre Malgré les problèmes budgétaires d’une bonne partie de la population, le volume des impayés est resté contenu jusqu’ici. Selon Jean-Louis Kiehl, président de l’association Crésus, Les mesures gouvernementales de soutien aux ménages et à l’économie ont permis à court terme de compenser les pertes de revenus. Jean-Louis Kiehl Les détenteurs d’emprunts en cours de remboursement ont ainsi obtenu le report gratuit de leurs mensualités. Important La Banque de France mentionne également une augmentation exceptionnelle des renégociations des prêts à la consommation, au point que ces opérations ont représenté 14 % des encours. Par ailleurs, durant le confinement, faute de pouvoir consommer, certains ont pu réduire leurs dépenses. Mais le président de l’association de conseil et d’accompagnement des personnes surendettées ou en proie à des difficultés financières redoute une Dégradation de la situation en septembre. En effet, lorsque les aides de l’État prendront fin, de nombreuses familles ne seront plus en mesure d’honorer leurs dettes. Les banques s’attendent d’ores et déjà à une forte croissance des impayés dès le début de l’automne. Le risque est un durcissement des conditions d’octroi de crédits conso, s’inspirant de leur politique actuelle concernant les prêts à l’habitat, limitant davantage les réponses aux besoins de trésorerie des Français.