Selon les chiffres publiés par la Banque centrale européenne, le montant de la dette accordée au secteur privé a légèrement régressé entre le mois d’octobre et novembre 2019. En un mois, la hausse annualisée est en effet passée de +3,7 % à +3,6 %. La progression des crédits aux ménages reste pour sa part stable à +3,4 %. Une progression du crédit qui stagne malgré le programme QE Lancée en 2015 pour s’achever en 2018, le programme QE est une mesure exceptionnelle de la BCE qui a eu pour objectif le rachat massif d’obligations d’entreprises. Mais actuellement, la croissance du volume de prêts octroyés au secteur privé présente un net ralentissement, signe que la reprise économique n’est pas aussi vigoureuse qu’espérée. Malgré le dynamisme du marché des crédits à la consommation auprès des ménages qui a bondi de +5,8 % sur un an, le total des prêts destinés au secteur privé a reculé de 0,1 point entre octobre et novembre. La stagnation est plus remarquable auprès des entreprises industrielles et commerciales. La hausse du volume de prêts qui leur ont été accordés a été seulement de +3,4 %. L'encours global des crédits distribués aux ménages, quant à lui, se stabilise à 3,5 %. Pour information, la récession industrielle enregistrée en Europe, et plus particulièrement en Allemagne où l’électrification du parc automobile peine à s’enclencher, a plombé les crédits destinés au privé. L’inflation s’affiche à 1 % En pleine révision de sa stratégie de soutien à la croissance européenne, la BCE, sous la houlette de sa nouvelle directrice Christine Lagarde, tentera d’atteindre 2 % d’inflation. Malgré une légère accélération du taux qui passe de 0,7 % en octobre à 1 % un mois plus tard, l’objectif n’est pas encore rempli. Important Ramener le taux d’inflation à 2 % servira à terme à assurer la stabilité des prix tout en se préservant contre la déflation. Avec toutes les stratégies non conventionnelles déjà déployées, comme le taux bas ou négatif, mais aussi le programme QE, la BCE a peu de possibilités d’agir rapidement sur la morosité économique actuelle. Dans un contexte d’incertitude géopolitique au niveau internationale, la tâche de la nouvelle équipe à la tête de la BCE s’annonce ardue.