Actuellement, un individu interagit en moyenne 2 600 fois quotidiennement avec son smartphone. En 2018, une personne « dépense » 203 minutes par jour sur un terminal mobile. Le smartphone est ainsi devenu plus addictif que tout autre objet du quotidien. Et cela n’a rien d’étonnant compte tenu des fonctionnalités qu’il intègre, car au fil du temps, il est devenu un véritable « couteau suisse ». En amont, le smartphone est devenu un outil de première nécessité Selon une étude réalisée par le cabinet Canalys Research, « Plus de 5 milliards de smartphones sont en circulation dans le monde ». Et ce chiffre ne cesse d’augmenter, car il est corrélé à l’évolution du nombre d’abonnés à internet, qui deviennent de plus en plus « mobiles ». Cette révolution a commencé avec la sortie de l’iPhone en 2007, le premier smartphone grand public émulé par un système d’exploitation tel qu’on le connait aujourd’hui, succédant à une génération d’assistants personnels et autres « features phone ». S’ensuit la sortie, un an plus tard, de l’écosystème Android qui a le plus contribué à l’explosion des ventes de smartphone. Depuis, ce terminal doté d’une interface tactile a connu toutes sortes de déclinaisons, des plus basiques aux plus improbables – des modèles à écran pliable ont vu le jour récemment, les iPhone sont désormais proposés à des prix « fous » –, mais il reste incontournable. Qu’est-ce qui explique un tel engouement autour de cet objet devenu fétiche ? L’explication se tient en un mot : le smartphone est devenu un « hub », reléguant au second plan l’ordinateur personnel, le carnet d’adresses, la carte bancaire, le baladeur numérique, etc. En outre, il est devenu un véritable vecteur d’interaction sociale. Selon le cabinet Nielsen, « Le temps passé par un adulte américain sur les médias sociaux est désormais de 34 minutes ». Ces derniers sont donc en passe de prendre une part importante dans notre quotidien. En aval, le smartphone est un générateur de profits Important L’utilisateur profite de toutes les fonctionnalités offertes par ces nouveaux compagnons, mais en aval, un écosystème économique s’est créé. Ainsi, des acteurs de la Tech sont devenus des géants qui pèsent plusieurs milliards de dollars. Ils sont aujourd’hui regroupés sous des acronymes « barbares » : GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple), NATU (Netflix, Airbnb, Tesla, Uber) ou BATX (Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi) – ces derniers symbolisant la réussite en dehors de la Silicon Valley. Ils doivent tous leur succès à la démocratisation du smartphone. Important Et au centre se trouvent les applications, qui agrègent les services liés au mobile. Elles ont rendu plus accessibles des tâches auparavant chronophages ou procédurières comme comparer des offres quelconques (billetterie, prix de biens de consommation, etc.), trouver un logement voire souscrire des crédits personnels… Le quotidien de chacun se retrouve donc simplifié grâce à de simples applis, mais derrière toute cette profusion de solutions – souvent proposées gratuitement au public –, les individus ou personnes morales qui les ont développés réalisent des chiffres d'affaires impressionnants. Rien qu’en 2018, ces derniers ont engrangé près de 4000 milliards de dollars. Pour illustrer cette situation, sur cette même période, les revenus publicitaires tirés des applis mobiles ont supplanté pour la première fois ceux des médias traditionnels sur le marché américain. La machine est donc lancée et elle est partie pour durer.