Le marché américain de l’automobile confirme sa bonne santé en 2019 avec 17,05 millions de véhicules neufs vendus. Même le repli de 1,3 % est considéré comme une bonne nouvelle, les experts prévoyant un mouvement plus marqué. Pour 2020, les avis divergent entre stabilisation et baisses supplémentaires. Bonne performance du marché malgré les écueils de début 2019 Les experts saluent les performances du marché aux États-Unis, qui termine l’année avec plus de 17 millions d’immatriculations de voitures neuves. Si ce chiffre montre un recul de 1,3 %, les économistes le minimisent, affirmant même qu’ « Il s’agit d’un signal rassurant quant à la solidité de l’économie nationale ». Ces derniers s’attendaient en effet à un décrochage net dû d’une part à un marché local saturé, et d’autre part aux tensions commerciales entre Washington et les principaux pays partenaires (Chine, UE, Mexique, Canada). Ces écueils ont heureusement été compensés par une forte demande, soutenue en premier lieu par les ménages séduits par les conditions d’emprunt attractives favorisées par la faiblesse des taux d’intérêt. En parallèle, les clients ont bénéficié de promotions de « 4 600 dollars environ » selon les cabinets LMC et J.D Power. Enfin, à l’instar des particuliers, les entreprises et agences gouvernementales ont renouvelé leur flotte de véhicules, dopant les ventes. Ventes en repli pour les principaux constructeurs Important Dans le détail, les gros véhicules (SUV, van et pick-up) restent les best-sellers avec 69 % des transactions conclues l’an dernier. Les SUV en particulier, connaissent un franc succès, le site Edmunds indiquant qu’ils représentent « La moitié des immatriculations neuves aux États-Unis ». En revanche, Autodata annonce la poursuite du ralentissement sur le marché des modèles plus traditionnels tels que les berlines. En 2019, ce segment a enregistré un repli de 10 %. Du côté des marques, Jeep a subi de plein fouet la remontée des taux d’intérêt des prêts auto-subprime. En effet, de nombreux jeunes, qui sont les principaux acheteurs des modèles Compass, Renegade et Cherokee, n’ont plus les moyens de s’offrir une voiture. Des baisses respectives de 3,2 % et 2,5 % ont par ailleurs été observées chez Ford et General Motors. Pour le constructeur historique basé à Détroit, l’arrêt de la production durant 40 jours pour cause de grève a eu un impact non négligeable. FCA, qui entre dans la dernière étape de sa fusion avec le groupe tricolore PSA, peut se félicite d’un recul moindre par rapport à ses concurrents (-1,4 %), ainsi que la popularité croissante de son pick-up RAM, qui dépasse pour la première fois le Chevrolet Silverado de GM en volume. Désaccord des experts concernant les perspectives pour 2020 Concernant les prévisions pour 2020, les avis divergent. D’un côté, sans le risque d’une taxation douanière sur les voitures arrivant du Mexique ou d’Europe, le niveau des ventes devrait se maintenir. De l’autre, une baisse supplémentaire est possible, car nombre de ménages pourraient attendre que les élections soient passées pour se lancer dans de grosses dépenses. Et cela sans compter un nombre d’impayés de prêt auto élevé au cours du dernier trimestre de 2019. Par ailleurs, l’électrique peine à atteindre les objectifs ambitieux que les constructeurs se sont fixés. Important Malgré un bond de 37 %, seulement 236 000 unités ont été écoulées en 2019, et essentiellement grâce à la Model3 de Tesla. D’après les professionnels, « Aucune accélération des ventes n’est à attendre dans l’immédiat ». En effet, les consommateurs attendent l’arrivée de batteries à plus grande capacité afin de bénéficier d’une meilleure autonomie. De plus, les prix très bas du carburant entretiennent l’engouement des Américains pour les modèles à motorisation thermique.