Au Canada, des emprunteurs ayant demandé un report de paiement de leurs mensualités de prêt à cause du coronavirus rencontrent aujourd’hui des difficultés à se faire refinancer. Les établissements de crédit avaient pourtant promis que les reports de paiement n’auraient aucun impact sur les dossiers des emprunteurs. Difficulté à se refinancer Baisse des revenus à cause du confinement, difficulté à honorer les mensualités… En pleine crise sanitaire, plusieurs emprunteurs canadiens ont demandé à leurs banques de reporter leurs paiements. Selon les statistiques, 795 000 emprunteurs ont demandé un sursis sur le remboursement de leurs prêts hypothécaires ; 477 000 autres ont déposé une requête pour le report de paiement sur carte de crédit, prêts personnels, etc. Important Une décision qui se révèle aujourd’hui pénalisante. En effet, beaucoup ont désormais du mal à obtenir un nouveau crédit. Les plus chanceux ont bénéficié d’un refinancement, mais ont dû fournir davantage de justificatifs pour rassurer les banquiers. Inscription sur le dossier des emprunteurs Contrairement aux idées reçues, les reports accordés sont enregistrés dans le dossier de crédit des emprunteurs. Les inscriptions y restent consignées pour les six années à venir. Certes, n’étant pas associées à un retard ou un incident de remboursement, elles n’affectent en rien le pointage de crédit. Elles attisent toutefois la vigilance des établissements bancaires. En effet, en plus du pointage de crédit, ces derniers prennent en considération d’autres paramètres avant de consentir un nouveau crédit. Une évaluation de la capacité de remboursement et de la solvabilité de l’emprunteur est systématiquement de rigueur. Les critères comme la stabilité de l’emploi, le niveau d’endettement et les ressources financières sont pris en compte. ImportantL’inscription d’un report de versement joue ainsi en défaveur de l’emprunteur. D’autant plus qu’avec les incertitudes économiques liées à la covid-19, les banques durcissent les conditions d’emprunt. Leur gestion du risque se resserre. Pourtant, en dépit de la crise sanitaire, les observateurs rapportent une embellie du pointage de crédit moyen. Cette amélioration s’explique par la diminution des dépenses des ménages, de l’endettement sur les cartes de crédit, et une baisse des défauts de paiement qui résulte des reports de paiement accordés.