Comptant dans ses rangs quatre banques systémiques, la France se retrouve dans l’urgence de résoudre un autre problème engendré par la crise sanitaire actuelle et qui concerne la résilience des banques. BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole et autre BPCE pourraient bientôt être dans l’obligation de renforcer leurs fonds propres. Les grandes banques françaises sont en mauvaise posture La faillite des quatre banques citées précédemment ne peut être envisagée, l’impact sur l’économie nationale (voire mondiale) de leur banqueroute serait désastreux. Néanmoins, les conséquences économiques de la crise sanitaire les obligeront probablement à se recapitaliser. Le gros du problème se situe au niveau du crédit. Avec la crise, la solvabilité des emprunteurs est fortement mise à mal. ImportantSelon les estimations de la Banque centrale européenne (BCE), le montant global des créances à risques pour les banques européennes avoisinerait les 1 400 milliards d’euros. Si les banques européennes sont suffisamment armées financièrement pour absorber ces défauts de remboursement, les banques françaises, en particulier BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole ou encore BPCE, ne peuvent pas en dire autant. Les solutions aux problèmes ne sont pas évidentes Dans le contexte actuel où les investisseurs hésitent à financer les banques, la recapitalisation par ventes d’actions ne semble pas être une solution viable. Par ailleurs, selon un spécialiste du secteur, la fusion entre ces banques n’est pas non plus envisageable. Les autorités ne peuvent autoriser une telle opération pour la simple raison que l’entité qui en résulterait serait trop grande, rendant une éventuelle faillite encore plus catastrophique. Aujourd’hui, avec la crise, les principaux groupes bancaires français découvrent les inconvénients d’être des banques systémiques. Pour qu’elles puissent se réapprovisionner en fonds propres, peut-être faudrait-il que ces banques-là soient démantelées, de manière à séparer les activités du marché (qui ne sont pas optimums pour le moment) des activités de banque de dépôt. Dans ces conditions, un rapprochement avec une autre banque serait envisageable. Mais d’après le spécialiste, pour les banques en question, la séparation de ces activités relève de l’utopie, notamment à cause du lobby bancaire.