Comptant parmi les navigateurs les plus populaires, Opera, le logiciel de l’entreprise norvégienne Opera Software, est aujourd’hui au cœur d’une polémique financière. En effet, il est accusé d’avoir abusé des prêts numériques accordés à court terme à des clients présents en Asie et en Afrique. Le cabinet d’investigation financière Hindenburg Research l’accuse de prédation. Des prêts prédateurs pour des profils fragiles Pour de nombreux habitants du continent africain et asiatique, l’accès à un crédit à la consommation auprès d’une banque est quasiment impossible. Ils se tournent alors vers des solutions alternatives, comme les prêts via les terminaux mobiles. C’est ainsi qu’Opera Software s’est positionné au Kenya, au Nigéria et en Inde à travers des applications, telles qu’OKash ou OPay qui sont présentes sur la plateforme Google Play. D’après le cabinet américain Hindenburg Research, Opera Software est en flagrante prédation en appliquant des conditions qui transgressent celles imposées par Google pour l’utilisation de sa distribution applicative. En effet, la firme de Mountain View interdit tout emprunt à rembourser en moins de 60 jours. Important Or, l’application OPesa au Kenya demandait un remboursement dans un délai de moins d’un mois avec un taux prohibitif, au-delà de 400 %. Ce taux peut même dépasser les 800 % lorsque les clients des applications d’Opera n’arrivent pas à rembourser à l’échéance fixée. L’Afrique et l’Asie : un marché à fort potentiel pour le mobile banking Alors que le taux de pénétration des téléphones mobiles est très important dans les deux continents, on y constate une bancarisation particulièrement faible. L’engouement pour le mobile banking a ainsi attiré de nombreux opérateurs, comme Orange Money ou MTN Mobile. À l’instar de Société Générale et de Barclays Bank, les groupes bancaires commencent également à s’implanter dans le secteur du mobile banking. Les étudiants, les marchands ambulants et les ménages à faibles revenus constituent la plus grande frange des clients de ces nouveaux acteurs. Pour Opera Software, en plus d’avoir exigé des taux d’intérêt faramineux, un doute subsiste aussi sur des transactions. Important Certaines sommes sont en effet orientées vers une entité appartenant entièrement au CEO Lars Boilesen. D’après Hindenburg Research, Opera surfacture également certaines prestations proposées par des sociétés liées aux membres de sa direction.