Le Président Donald Trump a déclaré vendredi exempter les détenteurs d’un prêt étudiant du paiement d’intérêts dans un contexte de crise liée au coronavirus. Cela signifie que ces deniers pourraient suspendre leurs remboursements sans aucune pénalité s’ils font face à des difficultés financières importantes. Cette mesure s’inscrit dans une stratégie plus large visant à atténuer les conséquences économiques de la pandémie sur la population. Suppression des intérêts sur les prêts étudiants pendant l’épidémie Important L’encours de la dette étudiante outre Atlantique a dépassé celui des cartes de crédit et des prêts automobiles. Un diplômé moyen du collège quitte aujourd’hui l’école avec une dette de 30 000 $, contre 10 000 $ dans les années 1990. Le montant moyen d’une échéance de crédit étudiant tourne autour de 400 $. Important Le ministère américain de l’Éducation permet actuellement aux détenteurs d’un prêt étudiant fédéral de suspendre ou de reporter le paiement de leurs mensualités si leur situation financière l’exige. Avant de prendre une telle décision, les emprunteurs s’attendent néanmoins à ce que le cumul des intérêts alourdisse leur dette lorsqu’ils reprennent les paiements. Avec la proposition de Donald Trump, il semble que les personnes concernées puissent recourir à cette option sans majoration de leur dû. Une mesure utile dans un contexte économique désastreux… Le leader démocrate du Sénat, Chuck Schumer et 30 autres sénateurs du parti ont adressé une lettre au président pour demander six mois d’annulation pour les citoyens qui sont en train de rembourser un prêt personnel contracté pour financer leurs études. En parallèle, les associations de défense des consommateurs ont sonné l’alerte concernant les effets de la pandémie sur la capacité de remboursement des citoyens. Toby Merrill, directeur du Projet sur les comportements « prédateurs » de certains organismes prêteurs au sein de l’Université de Harvard, déplore les ravages économiques causés par le COVID-19 à travers le pays, avec des pertes d’emplois et de revenus en hausse . Toby Merrill De son côté, Alexis Goldstein, analyste principal des politiques chez Americans for Financial Reform avant l’annonce de Trump, a déclaré que la suspension des paiements des prêts étudiants est une demi-mesure utile, surtout si les intérêts accumulés sont gelés. Alexis Goldstein Elle laisserait en effet aux emprunteurs quelques centaines de dollars supplémentaires à consacrer à la nourriture, aux soins et à diverses dépenses essentielles. … ou une manœuvre politique en pleine campagne électorale ? Pour certains observateurs, le président américain cherche peut-être à s’attirer les faveurs des électeurs au cœur d’une campagne électorale qu’il veut axer sur le dynamisme de l’économie. Or, la Bourse a tremblé au cœur de l’épidémie, et les pires scénarios tablent sur plus de 200 millions infectées aux États-Unis. Le candidat démocrate à la présidentielle, Bernie Sanders, a fait de l’allégement de la dette étudiante une pierre angulaire de son message de campagne. En 2016, Trump a remporté des votes auprès d’un nombre important d’électeurs de Sanders désabusés qui appréciaient le populisme de Trump et sa politique étrangère isolationniste. Alors que la campagne de Sanders continue de subir la force de la coalition Joe Biden, Trump fait le pari de reconquérir ces derniers comme il l’avait fait en 2016.