Outre la crise sanitaire qui est encore loin de connaître son épilogue, la Banque de France pense déjà à la crise économique qui va s’en suivre. En prévision d’un éventuel retournement de conjoncture, les banques étaient invitées à se constituer un bas de laine. Cette réserve pourrait servir beaucoup plus tôt que prévu. La balle est dans le camp du gouvernement Pour que les banques puissent puiser dans cette fameuse réserve constituée depuis l’année dernière sur recommandation du Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF), il faut encore que le gouvernement accorde son autorisation. Dans cette optique et en qualité de membre éminent du HCSF, François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, a soumis la proposition à Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances et président du haut conseil. Important Les probabilités que les établissements bancaires manquent de liquidités dans les jours et mois à venir sont élevées. Déjà, en 2019, les volumes de crédit octroyé avaient atteint des records, mais en ce temps-là, les banques disposaient d’un excédent trop important qu’elles hésitaient à confier à la BCE. Quand l’activité économique reprendra, la demande en crédit immobilier et surtout en crédit consommation va encore exploser, mais cette fois, les banques auront besoin de ressources supplémentaires pour y faire face. Le coussin contra cyclique à la rescousse En juillet dernier, lorsque la constitution d’une réserve de capitaux était imposée aux institutions financières, le gouvernement était loin d’imaginer qu’elle trouverait son utilité si tôt. Mais le Covid-19 a paralysé l’économie mondiale et la récession parait inévitable pour tous les pays. Les établissements bancaires auront alors la lourde tâche de financer la reprise, et le coussin contra cyclique apparait comme la solution idoine. Ce coussin équivaut à 0,25 % de la totalité des fonds propres, dont dispose chaque banque. Pour le rendre plus conséquent et ainsi rajouter un surplus de sécurité, le HSCF a prévu de faire remonter le pourcentage à 0,5 %, une décision qui devrait prendre effet d’ici avril prochain.