Entre la baisse fulgurante de la demande de prêts personnels, l’effondrement des ventes automobiles et l’aggravation du risque d’impayés, les organismes de crédit au Maroc se retrouvent dans une situation complexe. La crise sanitaire a plongé le secteur dans un climat d’incertitudes inédit. Une faible demande de prêts Au Maroc, les organismes de crédits sont confrontés à la baisse de la demande de prêts personnels et au repli des ventes automobiles qui se traduit également par le recul de la production de crédits auto. Ce qui explique la baisse généralisée des activités au premier trimestre. À titre d’illustration, la filiale de Bank of Africa, Salafin, rapporte une contraction de -8 % du nombre de nouveaux prêts octroyés. L’effondrement des ventes automobiles pèse sur les résultats trimestriels de la banque. Même une augmentation de +6,1 % du volume de prêts personnels distribués en comparaison au premier trimestre 2019 n’a pas suffi à combler l’écart. À noter que le marché automobile a reculé de -20 % sur le premier trimestre 2020. Ceci a impacté fortement la production de prêt auto de Salafin, avec une chute de près de -22 %. Les résultats du deuxième trimestre s’annoncent encore pires compte tenu de la période de confinement. Les chiffres sur les ventes auto du premier semestre laissent d’ailleurs présager un bilan désastreux de la distribution de prêts personnels. Évolution incertaine du marché ImportantEn revanche, l’évolution du marché post-confinement est plutôt rassurante. Pour le cas de Salafin par exemple, la banque a observé une légère reprise depuis le déconfinement à la mi-juin. Une tendance qui s’est confirmée jusqu’ici. Quoi qu’il en soit, il est encore trop tôt pour en tirer des conclusions sur les perspectives d’évolution du marché jusqu’à la fin de l’année. Les professionnels rappellent que ce redémarrage est seulement le fruit d’un effet de rattrapage suite au confinement. Il traduit davantage la concrétisation des achats ajournés que de nouvelles demandes de prêts. Le même phénomène est observé pour l’activité des crédits non affectés. Pour finir, les perspectives du marché restent incertaines. Il est difficile de prévoir la réaction de la demande de prêts sur les prochains mois. Cependant, les effets de la crise commencent à se faire ressentir pour les établissements de crédit. La hausse du chômage accroît les risques d’impayés et oblige les banques à augmenter leurs provisions. Des facteurs qui altèrent notamment la rentabilité des organismes de prêt.