Dans son rapport trimestriel, la Banque de France désigne la forte hausse de l’endettement des entreprises et des ménages comme le plus grand risque pour le système financier. L’institution redoute ses conséquences à moyen et long terme sur la politique de crédit des banques et la reprise économique. Endettement « préoccupant » des ménages et des entreprises Le rapport de l’institution présente les menaces les plus susceptibles de survenir et d’avoir un impact systémique, même au-delà du court terme, et conclut que L’augmentation de l’endettement des ménages et des entreprises est le danger le plus préoccupant. Car selon les auteurs du document, Pour combler des besoins de trésorerie très importants consécutifs à l’arrêt de l’activité, de nombreuses entreprises ont souscrit des crédits professionnels supplémentaires. C’est d’ailleurs pour répondre à ces nouveaux besoins que le gouvernement a mis en place les prêts garantis par l’État (PGE). Les particuliers aussi se sont tournés vers le crédit à la consommation pour boucler leurs fins de mois, mais alourdissant de fait leurs mensualités de remboursement. La Banque de France note que les dispositifs d’aide publique et la possibilité de négocier une suspension du remboursement des échéances ont permis pour l’instant d’éviter les impayés. Toutefois, si le chômage augmente de manière notable, les difficultés des ménages vont s’aggraver. Menace pour le crédit et la croissance économique Mais la BdF s’inquiète des conséquences de cet endettement en hausse sur la solvabilité des emprunteurs face à un avenir toujours incertain. Important En cas de défaillances, les créances douteuses vont peser sur le bilan des prêteurs qui pourraient répliquer en fermant le robinet du crédit. Il en résulterait un ralentissement de la consommation, moteur de la relance et la croissance économique, Déplore l’institution. Afin de préserver la stabilité financière, elle estime que l’une des priorités sur le plan macroéconomique est donc de contenir l’endettement de la population et des entreprises. D’autres dangers ont été identifiés. Le rapport évoque des ajustements sur les marchés des actions, tandis que la conjoncture sur le marché obligataire pourrait se détériorer. Par ailleurs, les taux d’intérêt des prêts se maintenant à des seuils historiques, les banques vont devoir composer avec des marges et bénéfices rognés. Enfin, dans un contexte de diminution progressive de la rentabilité des portefeuilles d’actifs, les assureurs-vie subissent le durcissement de leurs contraintes de gestion actif-passif.