Le psoriasis, une pathologie cutanée affectant près de 2 % de la population française, reste un sujet méconnu, associé à des préjugés tenaces et à une prise en charge médicale entravée. Une récente étude, réalisée pour l’association France Psoriasis, révèle que malgré une prise de conscience de son impact, des préjugés perdurent. Cette méconnaissance a des répercussions sur la vie sociale, professionnelle, et émotionnelle des personnes qui en sont atteintes. Psoriasis : une maladie méconnue Le psoriasis, maladie cutanée complexe, demeure souvent mal compris malgré sa prévalence. Selon les résultats de l’enquête, 64 % des personnes interrogées ont une connaissance limitée, voire nulle, de cette pathologie. Parmi ceux qui ont une certaine connaissance du psoriasis, des idées fausses persistent : 49 % d’entre eux ignorent que la maladie peut être douloureuse, même si 74 % savent qu’elle n’est pas contagieuse. Les préjugés et la discrimination envers les personnes atteintes de psoriasis sont également tenaces. Alors que 81 % des sondés disent qu’ils seraient prêts à serrer la main d’une personne atteinte, 35 % admettent qu’ils éviteraient tout contact physique. Cependant, cette proportion diminue lorsque les gens sont informés sur la maladie, soulignant l’importance de la sensibilisation et l’éducation. La localisation des lésions joue un rôle significatif, les plaques visibles sur les mains et le visage étant associées à plus de stigmatisation. Les jeunes enfants atteints de psoriasis subissent des railleries et sont souvent exclus de groupes, ce qui perturbe leur développement social. L’importance d’une consultation précoce Le psoriasis résulte, non pas exclusivement de facteurs psychologiques, mais d’une interaction complexe entre des éléments génétiques et environnementaux, parmi lesquels le stress. Il est essentiel de déconstruire les idées fausses autour du psoriasis pour garantir une prise en charge appropriée des patients. Bien que le psoriasis ne puisse pas être complètement guéri, il existe des traitements pouvant être financés par la mutuelle santé pour atténuer les symptômes. Force est de constater que des lacunes dans le système de santé publique laissent un pourcentage important de patients sans suivi médical spécialisé. La présidente de France Psoriasis recommande une consultation médicale dès l’apparition des premiers symptômes. Un médecin généraliste peut initialement prescrire des crèmes dermocorticoïdes, mais en cas de persistance des symptômes, il est conseillé de diriger le patient vers un dermatologue pour un traitement plus diversifié. Dans certains cas, une orientation vers la dermatologie hospitalière peut être nécessaire. ImportantLa consultation précoce est essentielle pour prévenir des complications graves, notamment des problèmes articulaires et des maladies associées comme l’hypertension et le diabète. Le psoriasis est souvent lié à des troubles du sommeil, dont les mécanismes précis restent à élucider. Ces problèmes de sommeil doivent être reconnus comme des comorbidités de la maladie, avec un impact significatif sur la qualité de vie des patients. Sensibiliser à ces aspects est crucial pour une meilleure prise en charge globale des personnes atteintes de psoriasis. À retenir Le psoriasis demeure une maladie complexe, entourée de préjugés persistants. La sensibilisation du public et la consultation précoce sont des éléments cruciaux pour garantir une prise en charge adéquate. Il est impératif de déconstruire les idées fausses relatives à l’origine psychologique de la maladie et de reconnaître que le stress, bien qu’influençant le psoriasis, n’en constitue pas la seule cause. Une meilleure compréhension de cette maladie peut améliorer la qualité de vie des patients et promouvoir leur inclusion sociale.