Dans le projet de budget de la Sécurité sociale pour l’année 2024, un amendement autorise la substitution des biomédicaments par leurs alternatives biosimilaires. L’objectif est de réaliser des économies dans la caisse de l’Assurance Maladie, mais les patients expriment leurs réserves à l’égard de cette mesure. Jusqu’à 40 % moins cher pour les biosimilaires Aujourd’hui, seuls deux biosimilaires sont autorisés à être vendus auprès des pharmaciens. Or, de nombreux brevets sont déjà tombés dans le domaine public. Des entreprises tierces pourront alors les exploiter pour proposer des versions alternatives aux référents. ImportantSelon les spécialistes, l’utilisation de biosimilaires permettra de réduire jusqu’à 40 % sur le coût du traitement. Cette mesure représente une économie considérable pour l’Assurance maladie et les organismes de complémentaire santé, bien que son montant n’ait pas encore été chiffré. À la différence des médicaments génériques qui reproduisent exactement les principes actifs, les biosimilaires ne sont pas pareils, car les traitements sont obtenus par des procédés biologiques. Néanmoins, les avantages thérapeutiques sont quasiment les mêmes. Dans l’amendement du projet de financement de la Sécurité sociale, l’objectif est de remplacer tous les biomédicaments par leurs équivalents dès lors qu’ils ont été commercialisés pendant deux ans et sans avis contraire de l’ANSM. Les associations de patients craignent un mésusage des biosimilaires Alors que l’Assurance Maladie table sur un taux de pénétration de 80 % des biosimilaires, les patients expriment leur appréhension quant à l’utilisation de ces médicaments de substitution. En effet, la plupart des biomédicaments traitent des maladies chroniques évolutives (diabète, maladie de Crohn, polyarthrite rhumatoïde…), avec des modes d’injection spécifiques. En remplaçant leur traitement actuel par un autre à moindre coût, ces derniers craignent un mésusage du dispositif qui pourrait compromettre la réussite de leur traitement. Pour les pharmaciens d’officine et les industriels pharmaceutiques, les biosimilaires ont déjà prouvé leur efficacité. De plus, ils seront toujours présents pour conseiller et guider les patients. De leur côté, les économistes prédisent que sans une utilisation généralisée des médicaments génériques et des biosimilaires, le modèle économique de la sécurité sociale en France risque de s’effondrer. A retenir Dans un amendement du projet de financement de la Sécurité sociale, il est prévu de remplacer les biomédicaments par leurs biosimilaires s’ils sont disponibles. Les patients manifestent leur réticence à l’utilisation de cette solution alternative, craignant une inefficacité de leur traitement. Les pharmaciens se veulent rassurants sur la fiabilité des biosimilaires.