L’immobilier neuf a perdu de son attrait auprès des acheteurs, l’une des raisons pouvant expliquer ce revirement de situation sont les défauts de constructions constatées depuis quelques années déjà. Mais au-delà de faire fuir les investisseurs, ces malfaçons coûtent plusieurs centaines de millions d’euros aux assurances qui ont ainsi demandé à ce qu’une enquête soit menée. Depuis l’année 2019, les indemnisations en lien avec les sinistres des logements neufs ne cessent d’augmenter, on estime une hausse annuelle moyenne de 6,2%. Rien qu’en 2018, le coût total des indemnisations versées par l’assurance habitation et l’assurance dommage ouvrage s’élevait à plus de 430 millions d’euros, et en 2019 elles atteignaient les 782 millions d’euros. L’Agence Qualité Construction(AQC) a donc été dépêchée pour enquêter sur ce problème qui peut sensiblement mettre à la faillite les compagnies d’assurance concernées. L’agence vient de publier les résultats de ses études, relayés par Capital, et elle y a répertorié les malfaçons les plus fréquemment relevées et les plus coûteuses, sous la forme d’un classement. Le carrelage, l’infiltration d’eau et l’ossature des poutres en haut du classement Selon les résultats de l’enquête menée par l’Agence Qualité Construction, les revêtements de sols intérieurs trustent la première place des sinistres les plus fréquents. Cette malfaçon a été constatée chez 13% des logements individuels sur lesquels portait l’étude et 11% chez les résidences collectives. Cette défectuosité concernait plus particulièrement le carrelage. Ces sinistres représentent 11% des indemnisations totales déboursées par les organismes assureurs. À la deuxième place, on retrouve les imperfections liées aux problèmes de couverture en petits éléments. Ici, il s’agit notamment des problèmes d’infiltrations d’eau au niveau de la toiture. 10% des maisons individuelles étudiées faisaient état de ce défaut de construction, quand ce taux n’est que de 4% pour les logements collectifs. Ces pénétrations d’eau étaient particulièrement problématiques pour les résidences disposant d’une toiture-terrasse. Selon la même étude d’AQC, ces sinistres se sont produits chez 11% des logements collectifs au cours des années 2017, 2018 et 2019. Pour clore le podium, on retrouve des défauts de construction, l’AQC introduit les malfaçons liées aux ossatures des poutres et des poteaux. D’après les résultats de cet Observatoire, 9% des habitations collectives ont subi des dégâts en rapport avec une mauvaise ossature des faitières quand cette statistique descend à 6% pour les maisons individuelles. Les fondations représentent un réel problème, mais moins fréquent Au pied du podium, l’AQC pointe les désordres en lien avec les fenêtres et les portes fenêtres, qui ont touché 8% des habitations collectives soumises à l’étude, représentant 5% du coût total versé les compagnies d’assurance. À la cinquième position, on retrouve les défauts de construction de certains réseaux d’eaux et de bâtiments, une malfaçon qui concerne 7% logements collectifs et 6% des résidences individuelles. Les malfaçons liées aux fondations auraient également pu figurer dans ce top 5, mais elles sont en régression depuis quelques années. En effet, ces sinistres ne concerneraient désormais plus que 3,5% des habitations, mais ils occupent tout de même la deuxième position des dépenses de l’assurance dommage ouvrage.