Les organismes de crédit nient toutes formes de discrimination, mais le fait est que les chances d’obtenir un prêt immobilier ne sont pas les mêmes pour les personnes bien portantes et celles atteintes d’une maladie grave ou d’un handicap. Pourtant, en écartant ainsi les porteurs de projet à cause de leur état de santé, les banques se mettent presque hors la loi. Un droit bafoué En ces temps de crise, il est normal de voir les établissements tenter de minimiser les risques, surtout ceux liés aux gros emprunts. Pour le prêt immobilier, les organismes de crédit sont beaucoup plus regardants sur les revenus des porteurs de projet, mais également sur leur état de santé. Souffrir d’un handicap ou vivre avec une maladie chronique (même bénigne) est désormais un facteur rédhibitoire dans la quête de financement. Important Ce genre de pratique va pourtant à l’encontre de la convention AERAS, laquelle a été signée par les professionnels de la banque et de l’assurance. Concrètement, ladite convention impose aux organismes de crédit ainsi qu’aux assureurs de faire en sorte que les personnes handicapées ou atteintes de maladie chronique puissent rester éligibles au crédit immobilier ainsi qu’à l’assurance qui vise à le couvrir. Mais les banques et les compagnies d’assurance ne tirent pas toutes dans la même direction et nombreux sont les emprunteurs présentant les pathologies citées qui se retrouvent exclus du marché du financement et donc de l’accès à la propriété immobilière. Privés injustement d’assurance Les cas où des personnes méritantes sont privées de financement à cause d’un handicap ou d’une maladie qui ne porte pas atteinte à leur capacité sont nombreux. D’après des témoignages recueillis, une dame souffrant d’une tumeur bénigne au cerveau dont le pronostic vital n’est pas engagé et qui ne présente aucune séquelle pouvant la gêner dans l’accomplissement de sa tâche professionnelle s’est vu refuser l’accès à l’assurance de prêt. Même les personnes en surpoids sont considérées par les organismes de crédit comme des profils à risque. Pour bénéficier d’un prêt, elles doivent souvent livrer une bataille de longue haleine, sans la garantie que leur démarche finisse sur une note positive.