Tous les ans, environ 220 000 personnes essaient de se suicider en France. En plus des séquelles psychiques, une tentative de suicide est également source de problèmes administratifs et financiers pour les individus et les familles concernés. Une telle action a des impacts, souvent méconnus, sur l’assurance emprunteur et la couverture santé. Un risque élevé aux yeux des assureurs En matière d’assurance de prêt immobilier, un antécédent psychique peut entraîner le rejet du dossier ou l’application d’une surprime exorbitante. En effet, pour obtenir un crédit immobilier, l’emprunteur doit souscrire une assurance. Cette couverture vise à protéger le contractant et ses proches des difficultés financières en cas de décès, invalidité, perte d’emploi ou arrêt de travail. La démarche pour contracter une assurance de prêt immobilier comprend un questionnaire de santé auquel l’emprunteur doit répondre en toute honnêteté. Tout l’historique de santé de l’emprunteur y est passé au crible, des hospitalisations aux médicaments prescrits par les médecins, y compris les épisodes de dépressions et toute tentative de suicide. À l’issue de ce questionnaire, le médecin-conseil de l’assureur émet son avis sur le risque que représente l’emprunteur. Important Selon les statistiques, 20 % des demandes d’assurance de prêt immobilier essuient un refus pour cause d’antécédent psychique. Avec de la chance, l’emprunteur bénéficiera d’une assurance de prêt, mais à un prix plus élevé. Une exclusion de garantie En ce qui concerne la mutuelle santé, il faut savoir que l’assurance ne couvre pas les frais médicaux suite à une tentative de suicide. La plupart des contrats de complémentaire santé prévoient d’ailleurs cette clause dans les exclusions de garantie. Concrètement, la mutuelle ne prend pas en charge les frais directement liés à la tentative de suicide, pour ne citer que le transport en ambulance, le séjour à l’hôpital, les médicaments. Ce qui n’est pas le cas des traitements à long terme qui peuvent découler de la tentative comme le suivi psychiatrique. Sur le plan psychologique, les tendances suicidaires cachent une volonté de mettre fin à la souffrance et non de mourir. S’appuyant sur ce postulat, les acteurs de la souffrance psychologique estiment qu’en acceptant de se faire aider, un individu qui souffre psychiquement est en mesure de reprendre une vie normale. Par conséquent, une tentative de suicide ne doit pas entraîner des impacts matériels ni financiers.