La réforme de l’impôt de solidarité sur la fortune était-elle une bonne idée ? Les chiffres semblent indiquer que non. En effet, l’impôt sur la fortune immobilière a présenté un bilan mitigé en 2020, comparé à 2019 et surtout comparé à l’ancienne version. Cette baisse de recettes amène les contribuables à soupçonner une politique de complaisance envers les plus fortunés. Des recettes qui ont diminué plus que de moitié Depuis le début du mandat d’Emmanuel Macron, bon nombre de ses décisions ont trouvé des détracteurs et la réforme de l’ISF n’échappe pas à la règle. Ceux qui n’étaient pas d’accord avec la réforme dénoncent un traitement de faveur réservé aux plus riches en permettant à ces derniers de payer moins d’impôts. Et les chiffres relatifs aux recettes fiscales récoltées sur l’IFI semblent aller dans leur sens. ImportantEn effet, avec seulement 1,56 milliard d’euros récoltés, le nouvel impôt appliqué sur les résidences principales a rapporté en 2020 environ 500 millions d’euros de moins que l’année d’avant, une donnée à relativiser cependant puisque les recettes de 2019 incluaient des IFI qui auraient dû être payés les années précédentes. D’un point de vue comptable, l’État est largement perdant en opérant la réforme, sachant que les recettes avec l’ISF atteignaient en moyenne les 4 milliards d’euros. Les plus fortunés sont-ils vraiment favorisés ? Alors que les ménages modestes se retrouvent exclus du marché immobilier à cause de la méfiance des banques et du coût exorbitant de l’assurance de prêt immobilier (causant le dépassement du taux d’usure), les plus aisés, ceux dont la valeur totale imposable de la résidence principale dépasse 1,3 million d’euros, semblent bénéficier d’un traitement de faveur avec un régime fiscal plus complaisant. Le ministre délégué chargé des Comptes publics réfute cette hypothèse et assure que La nouvelle imposition a été établie de manière à s’aligner au plus près des standards internationaux et que la proportion des plus riches (un patrimoine immobilier supérieur à 2,5 millions d’euros) à être assujettis à ce régime reste faible (25 %).