Les prix de l’immobilier parisien sont en baisse pour la première fois depuis 20 ans. Les loyers des meublés aussi n’échappent pas à la tendance. Le marché est lourdement impacté par la crise, à cause de l’absence de touristes, du départ des étudiants rentrés au domicile familial, et des familles parties ayant déménagé en grande couronne, voire en province. Première baisse des loyers des meublés, surtout les petites surfaces D’après les chiffres de la Fnaim, Les meublés représentent 20 % du parc locatif privé avec 110 000 logements sur un total de 500 000. Jean-Marc Torrollion Entre 2006 et 2017, la part de ce segment est passée de 14 à 22 %, notamment avec l’avènement des plateformes de location saisonnières ces dernières années. Mais depuis le début de la pandémie, la demande a dégringolé, entraînant les loyers dans son sillage. Selon le site SeLoger.com, Le prix des locations meublées a baissé de 1,1 % sur un an à fin février dans la capitale. Il ajoute qu’en parallèle, Le nombre d’annonces de ventes a explosé, avec +204,8 %. Jean-Marc Torrollion, président de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim), souligne que Les petites surfaces sont les premières touchées par les corrections des loyers. Jean-Marc Torrollion Pour cet expert, il s’agit d’un phénomène inédit sur un marché déséquilibré. Différents facteurs expliquent la tendance. Avec la généralisation du télétravail, de nombreux cadres ont délaissé leur pied-à-terre parisien, les étudiants sont rentrés chez leurs parents et le tourisme est en berne. Les propriétaires contraints à des baisses de loyers pour trouver preneur Dès lors que les propriétaires appliquent le loyer plafonné, ils peinent à trouver preneur pour leur bien. Avant la crise, les annonces étaient retirées en une demi-journée, aujourd’hui, à cause de l’inversion des courbes de l’offre et de la demande dans la Ville Lumière, les bailleurs qui refusent de réviser le loyer à la baisse n’ont pas de candidats. De même, les biens mal situés ou de qualité médiocre n’ont pas de demande. Ayant le choix et étant en position de force, les locataires prennent le temps de comparer, et refusent si certaines caractéristiques essentielles du bien proposé ne leur conviennent pas. ImportantDes réductions de loyer jusqu’à 20 % sont parfois nécessaires pour convaincre les potentiels locataires. Car la vacance peut peser lourd sur les finances des propriétaires qui doivent continuer à payer les charges, et dans certains cas, rembourser un crédit avec l’assurance de prêt immobilier et l’assurance habitation. Si la pierre reste une valeur sûre pour les Français, surtout dans un contexte de crise responsable de la grande volatilité des autres placements, les investisseurs doivent se contenter d’un rendement rogné.