Au début de la pandémie, les économistes et les banques craignaient une explosion du nombre de situations de surendettement, sous l’effet des difficultés économiques et financières causées par la crise sanitaire. Les chiffres de 2021 se détachent complètement de ces prévisions. Selon la Banque de France, les dossiers sont en baisse l’année dernière. La situation économique en France et dans le reste du monde est tendue depuis 2020. Les salariés de plusieurs secteurs d’activité sont toujours sous la menace de mesures de sauvegarde ou de restructuration liées au ralentissement global engendré par la pandémie. Au même moment, les consommateurs font face à une forte inflation, particulièrement visible sur les matières premières et les composants électroniques. En temps normal, cette conjoncture défavorable entraîne une augmentation des dépôts de dossiers auprès des commissions de surendettement. Curieusement, cette dégradation n’a pas eu lieu, ni en 2020 ni en 2020. La Banque de France reste prudente malgré tout. Moins d’incidents de paiement et plus de besoins d’accompagnement Dans son Baromètre mensuel de l’inclusion financière de janvier 2022, la Banque de France dresse un constat plutôt positif sur la situation bancaire et financière des Français en 2021. Déjouant les pronostics alarmistes d’avant-crise, les situations de surendettement – pouvant se résoudre avec un rachat de crédits – ont reculé. De même, l’inclusion bancaire des particuliers semble progresser. Les Français ont été plus nombreux (+9 % par rapport à 2019) à demander des informations concernant l’ouverture d’un compte ou la souscription d’un crédit auprès des banques. La Banque de France note par ailleurs une hausse de 23 % des visites sur l’espace « Particuliers » de son site web. Plus qu’un simple détail, cette information montre l’intérêt croissant des particuliers pour les services des banques et des établissements financiers. Cela met aussi en évidence le besoin d’accompagnement toujours important des individus en matière de produits bancaires. Les incidents de crédit et de paiement ont aussi reculé de manière significative en 2021. Important Les inscriptions sur les fichiers d’incidents de remboursement des crédits personnels ont baissé de 20 % (685 901). Les événements inscrits au fichier central des chèques ont aussi diminué de 38 % par rapport à 2019. Le surendettement poursuit son repli en 2021 Toujours selon le Baromètre de la Banque de France, le nombre de dossiers de surendettement déposés l’année dernière s’affiche en net repli par rapport à 2019. 120 968 cas ont été traités par les commissions de surendettement, sur les 130 110 dossiers examinés. Les membres des commissions ont jugé irrecevables 5 815 dossiers. Ils ont ordonné des mesures de redressement personnel dans 51 634 cas et décrété un réaménagement de dettes pour 64 311 des dossiers. Enfin, 8 350 dossiers ont été clôturés. Les profils des dettes et des personnes endettées ont peu évolué par rapport à 2019. 54 % des dossiers concernent des femmes. Important Par tranche d’âge, les individus entre 35-54 ans représentent près de la moitié des demandes (47,8 %). Le surendettement frappe surtout les locataires (74,7 %). 71,7 % des dossiers recevables contiennent des dettes à la consommation et 77 % comportent des dettes de charges courantes. Selon les statistiques de la Banque de France, la baisse de revenus arrive en tête des motifs de surendettement (23,1 %), suivi par la perte d’emploi ou le chômage (21,3 %) et les aléas corporels (14,5 %).