Alors que le gouvernement avait fixé un objectif ambitieux de 80 000 logements sortis du statut de passoire thermique en 2021, seuls 2500, révèle un récent rapport de la Cour des comptes. Pourtant, 644 000 ménages ont bénéficié du dispositif au cours de l’année. Pour 2022, l’Exécutif table sur 800 000 demandes d’aides aux travaux. Faible efficacité des travaux financés par MaPrimeRénov’ contre les passoires thermiques En dépit du nombre conséquent de dossiers financés en 2021 (644 000), seuls 2 500 logements portant initialement une étiquette F, G ou E sur le diagnostic de performance énergétique (DPE) ont réussi à obtenir une meilleure classification. C’est ce que révèle un rapport de la Cour des comptes, repris par Le Figaro. L’écart avec l’objectif de 80 000 unités pour l’année est donc considérable, d’autant que selon les membres de la Fnaim, le syndicat des professionnels de l’immobilier, recensent entre 7 à 8 millions de passoires thermiques à travers le territoire français. Pour les magistrats de la Cour, Si le succès de MaPrimeRénov’ en 2021 est indéniable, il existe des lacunes importantes en matière de vérification de la qualité des travaux effectués et leur efficacité dans l’éradication des passoires thermiques. En effet, un gain de performance suffisamment important pour perdre cette qualification est conditionné à la réalisation d’une rénovation globale. Or, celle-ci requiert un budget de l’ordre de 40 000 euros ou 50 000 euros, quand le montant de MaPrimeRénov est limité à environ 3 200 euros par bénéficiaire. Ces derniers sont donc obligés de souscrire un prêt travaux, au coût conséquent. La Cour déplore Une massification réduite à des opérations très peu qualitatives comme le remplacement d’une chaudière ou de fenêtres. Manuel Domergue, directeur des études à la Fondation Abbé Pierre, insiste ainsi sur La nécessité d’augmenter les soutiens publics pour que des changements plus chers et susceptibles de produire les résultats attendus soient possibles. Manuel Domergue Les principaux leviers sont l’installation d’un système de chauffage utilisant une source renouvelable donc sans émission de CO2, comme la pompe à chaleur. Accélération urgente de la rénovation des passoires thermiques Le ministère du Logement recommande néanmoins de prendre les chiffres de sortie de statut de passoire thermique avec précaution. Emmanuelle Wargon a souligné en début d’année que Les contraintes administratives entraînent des complications, obligeant les ménages à procéder étape par étape. Emmanuelle Wargon Pour 2022, l’État anticipe 800 000 nouvelles demandes de subventions MaPrimeRénov’, et y alloue une enveloppe de 2 milliards d’euros. La lutte contre les logements très énergivores doit s’accélérer, car leur interdiction à la location est imminente. Cette mesure pourrait s’appliquer dès 2025 aux habitations affichant une consommation annuelle d’énergie supérieure à 450 kWh par mètre carré et notées G avant d’être étendue aux logements notés F en 2028.