Sans exception, les ménages français ont dû s’adapter à la période de confinement ainsi qu’à ses répercussions sur leur quotidien. Mais bien évidemment, la résilience n’est pas la même pour tous et la situation d’après-crise est plus ou moins difficile selon les classes sociales. D’après une étude récente, avec la crise, les écarts se sont accentués et les moins aisés sont encore plus démunis qu’avant. Plus de dépenses, moins d’épargne Pendant les mois de confinement, une période marquée par l’arrêt des activités professionnelles et par la baisse drastique des revenus, il était primordial de se serrer la ceinture, d’adopter un nouveau mode de consommation, plus sain et surtout plus économique. Pour les plus aisés, faire preuve de prudence va de pair avec la constitution d’un bas de laine, d’un coussin financier censé amortir le choc si la crise venait à perdurer. Cette attitude responsable a contribué à l’augmentation record du volume d’épargne en France, puisque les ménages ont pu mettre de côté près de 50 milliards d’euros supplémentaires. Important Toutefois, cette hausse générale ne reflète pas véritablement la réalité de tous les Français puisque la majeure partie de ce surcroît d’épargne (70 %) est concentrée chez les deux déciles les plus aisés (les neuvièmes et dixièmes déciles soient respectivement 3 252 et 4 826 euros de dépenses par mois). Les 30 % restants peuvent être imputables aux ménages modestes. En toute logique, les foyers les plus riches ont pu réduire de manière conséquente leur taux d’endettement. Pour les moins bien nantis, le contexte était tout autre. Beaucoup n’ont pas pu thésauriser autant qu’ils l’auraient voulu. Le recours au crédit était d’ailleurs inévitable pour nombre d’entre eux, ce qui a eu pour conséquence d’alourdir davantage leur taux d’endettement. Une plus grande vulnérabilité Le Conseil d’analyse économique, qui s’est particulièrement penché sur le cas des plus démunis, ne cache pas ses craintes si jamais la seconde vague de contamination venait à s’aggraver. ImportantEn effet, la situation financière des ménages aux faibles revenus s’est nettement détériorée avec la crise. Ils sont actuellement encore moins bien armés qu’avant pour affronter une autre vague de contamination ou un nouveau confinement. Le Conseil d’analyse économique exhorte ainsi les autorités à venir en aide au plus vite à cette catégorie de la population puisque l’urgence est toujours là.