Depuis le confinement, la banque centrale indienne injecte massivement des liquidités dans le système financier afin de faciliter l’accès des entreprises au prêt et les aider à travers cette période difficile. Des mesures ont également été prévues pour soutenir les emprunteurs particuliers, affectés par des baisses de salaires, des licenciements… Des mesures pour soulager les emprunteurs particuliers indiens L’encours des prêts personnels contractés par les ménages indiens moyens, incluant prêts immobiliers, autos et dettes de carte de crédit, etc., atteint 25 lakh crore de roupies (25 billions de roupies). Or, l’Inde en est à son deuxième mois de confinement avec des conséquences dramatiques pour des millions de personnes. Dans ce contexte, les banques, économistes et décideurs politiques s’interrogent quant à l’ampleur des défauts de paiement auxquels ils vont devoir faire face. Le gouverneur de la Banque de réserve, Shaktikanta Das, avait annoncé fin mars un Moratoire sur le remboursement des prêts pour trois mois pour tous les contrats en cours. Shaktikanta Das Certains réclament une prolongation de ce délai d’un trimestre supplémentaire au moins. Le problème est que cette mesure suspend les mensualités, mais les intérêts continuent à courir, majorant le coût global du crédit et engendrant potentiellement des difficultés supplémentaires. Cette hausse de l’endettement à long terme concerne également les cartes de crédit à cause des intérêts composés et des pénalités. Important Le seul avantage est que la cote de crédit des emprunteurs qui demandent un report au cours du deuxième trimestre 2020 n’est pas affectée. Part dominante des crédits immobiliers Dans le détail, les 25 lakh crore de roupies comprennent plusieurs types de prêts personnels : emprunts à l’habitat, prêts étudiants, crédits destinés à l’achat de biens de consommation durable, crédits auto, dépôts fixes… Toutefois, la répartition de cette somme entre ces différentes catégories de financements est très inégale. Les crédits immobiliers pèsent 13,3 lakh crore, soit plus de la moitié du total, contre 2,21 lakh crore pour les prêts automobiles. Si les dettes liées aux cartes de crédit en circulation ne représentent que 1,11 lakh crore, elles affichent le taux de croissance annuel le plus élevé d’entre elles, à 33 %. Selon Deepak Sood, secrétaire général de la principale Chambre de commerce, Assocham, qui a analysé les données de la RBI. La plupart des emprunteurs personnels sont de jeunes actifs de bonnes perspectives d’évolution de carrière et des ambitions personnelles. Deepak Sood Il est par conséquent essentiel pour les établissements bancaires et financiers de prendre leurs attentes en compte. Leur principale inquiétude à l’heure actuelle est de savoir si la banque centrale va proposer des mesures d’allègement plus substantielles. Car en cas de prolongement, voire de durcissement des restrictions, le risque de pertes de revenus pour les emprunteurs augmente, avec un impact direct sur le remboursement des prêts.