Toyota a récemment annoncé une chute de 80 % de ses bénéfices d’exploitation au cours des 12 prochains mois. Le deuxième constructeur automobile mondial anticipe un impact de la crise sur les ventes de véhicules bien plus important que lors de la crise financière mondiale. Conséquences lourdes de l’effondrement des ventes mondiales de véhicules Selon Akio Toyota, PDG du groupe lors d’une conférence de presse en ligne, La baisse des ventes mondiales de véhicules sera plus importante que pendant la crise de 2008. Akio Toyota De 10,5 millions pour l’exercice précédent, elles tomberaient à 8,9 millions pour la période en cours, entraînant dernièrement un repli de 2 % de ses actions négociées à la Bourse de Tokyo. Toutefois, grâce à une rentabilité préservée, le constructeur automobile japonais se dit en mesure de continuer à investir pour l’avenir dans des domaines tels que la technologie de conduite autonome et les villes intelligentes. Akio Toyota Il s’engage ainsi à maintenir les niveaux de dépenses en capital et de dépenses de recherche d’avant la pandémie, pour un total de plus de 10 milliards de dollars. Toyota mentionne également l’utilisation d’une ligne de crédit de 1,25 milliard de yens pour renforcer sa trésorerie et soutenir son vaste empire de filiales et de fournisseurs de pièces, durement touchés par la crise. La pire performance annuelle de Toyota depuis 2011-2012 attendue Important L’impact de la pandémie a été particulièrement marqué au cours du dernier trimestre fiscal pour Toyota, effaçant ses 160 milliards de yens de bénéfices d’exploitation, En baisse de 27 % sur la période. Plus d’un tiers des sommes perdues est dû au fait que la société a mis de côté des réserves pour sa branche de financement et de crédit-bail, vulnérable à toute augmentation des défauts de paiement sur les financements auto et à de nouvelles baisses des prix des véhicules d’occasion aux États-Unis. Pour l’exercice à clôturer en mars 2021, Toyota anticipe un bénéfice d’exploitation de 500 milliards de yens (4,6 milliards de dollars), contre 2,4 milliards de yens l’année précédente. Ce chiffre est nettement inférieur aux attentes des analystes de 1,8 milliard de yens de profit, selon S&P Global Market Intelligence, et marquerait la performance annuelle la plus faible de Toyota depuis l’exercice 2011-2012, lorsque le Japon a été dévasté par un tremblement de terre et un tsunami massifs. Des pertes d’exploitation également attendues pour Honda Important Malgré les perspectives modestes, Toyota est l’un des rares constructeurs automobiles mondiaux à avoir publié une prévision de bénéfice pour l’année entière sans toucher à son plan d’investissement. Plusieurs concurrents ont retiré ou refusé de communiquer des chiffres précis en raison de l’incertitude créée par la fermeture des usines et de la décélération soudaine de la demande mondiale due au virus. Son rival, Honda, s’attend néanmoins une Perte d’exploitation trimestrielle de 5,6 milliards de yens contre un bénéfice de 42,3 milliards de yens un an plus tôt, En raison d’un impact de la crise sanitaire évalué à 130 milliards de yens. Takahiro Hachigo, son directeur général, confirme par ailleurs que son entreprise « poursuivrait ses investissements pour sa survie », s’armant de 2,4 milliards de yens en espèces et en prêts pour traverser les turbulences actuelles. Toyota et Honda viennent de redémarrer la production en Amérique du Nord et au Royaume-Uni, tandis que les ventes en Chine ont montré des signes de reprise à partir d’avril. Toutefois, Honda estime « peu probable » une relance de la demande aux États-Unis aussi rapide qu’en Chine.