Currencycloud, fournisseur de logiciels de paiement transfrontaliers pour banques et fintechs, vient de boucler un tour de table de 80 millions de dollars. L’opération a notamment vu la participation de Visa Inc., dont la vice-présidente et trésorière, Colleen Ostrowski, deviendra membre du conseil d’administration de la start-up britannique. Un total de 140 millions de dollars levés en 8 ans Les applications proposées par les établissements bancaires et les fintechs reposent sur diverses briques technologiques souvent fournies par des tiers. Currencycloud fait partie de ces tiers indispensables, dont les API permettent aux autres de développer leurs solutions, mais sans les concurrencer. Par exemple, Spark, l’un de ses produits phares, s’intègre dans les plateformes des clients pour permettre à ces derniers d’effectuer des transactions dans plus de 35 devises. La fintech déclare ainsi Avoir déjà fourni sa technologie à Monzo, Starling, Revolut, Des néobanques en plein essor au Royaume-Uni, mais Compte également au nombre de ses clients des géants tels que Visa. Le réseau de paiement est d’ailleurs considéré comme un partenaire stratégique pour Currencycloud. Il a participé à la dernière levée de fonds de la start-up, aux côtés d’autres investisseurs historiques (Sapphire Ventures, Notion Capital, GV, Accomplice et Anthemis). Google, International Finance Corporation (banque mondiale), BNP Paribas et le groupe nippon SBI ont également apporté leur soutien. Important Au total,Currencycloud a levé 140 millions de dollars depuis sa création en 2012 et revendique 50 milliards de dollars de paiements traités à travers le monde. La croissance à l’international avant la rentabilité Selon le patron de Currencycloud, Le marché BtoB des fintechs interentreprises est plus large et plus rentable que le secteur BtoC. Toutefois, il est aussi « plus complexe ». Pour autant, en tenant compte de son rythme de croissance actuel, la société pourrait sortir du rouge. « Pourrait », car elle préfère pour l’instant se concentrer sur l’élargissement de son offre de moyens de paiement et sur son expansion à l’international plutôt que sur les profits. Déjà bien positionnée en Europe, la fintech multiplie actuellement les investissements sur les marchés nord-américain et asiatique. Elle vise notamment la Chine, où les consommateurs ont l’habitude des paiements via mobile grâce à des solutions comme WeChat Pay et Alipay. La maison mère de cette dernière propose même des prêts à la consommation, de l’assurance, des crédits aux PME, etc. Important Les fournisseurs d’API représentent des cibles de choix pour les gros investisseurs. Checkout, la jeune pousse londonienne créatrice d’une passerelle de paiement en ligne, a bouclé un tour de table de 230 millions de dollars en mai 2019. Elle a été suivie en septembre par sa concurrente Stripe, qui a réalisé une levée record de 250 millions de dollars. En janvier 2020, Visa (encore elle !) a déboursé 5,3 milliards de dollars pour faire l’acquisition de la start-up californienne Plaid, spécialiste des API connectant les applications « fintechs » aux comptes en banque des particuliers.