En atteignant 10 000 milliards de dollars, le volume de la dette des entreprises américaines représente désormais 47 % du PIB des États-Unis. Dans une récente annonce, la banque fédérale du pays a reconnu que ce niveau élevé était une source d’inquiétude, rejoignant ainsi l’avis de nombreux experts qui craignent un risque d’éclatement de la bulle. Une dette élevée motivée par le taux bas Bien plus que le crédit à la consommation ou immobilier des particuliers, c’est bien le prêt accordé aux entreprises qui suscite l’inquiétude des autorités financières américaines. De nombreux secteurs ont massivement emprunté pour se développer en minimisant leur capacité d’autofinancement. AT&T, géant des télécoms, a ainsi accumulé près de 200 milliards de dollars d'encours. Le secteur automobile s'endette également fortement, notamment pour financer la révolution électrique. Important Le niveau actuel de l'endettement des entreprises équivaut désormais à 47 % du PIB national américain alors que 4 000 milliards de dollars arriveront à échéance en 2025. Par ailleurs, la faiblesse des taux d’intérêt permet à la grande majorité des sociétés d’honorer leur remboursement. Mais un contexte économique plus tendu risquerait d’affecter considérablement le marché. La moitié des titres obligataires des entreprises sont aujourd’hui toxiques Selon un rapport publié par la multinationale spécialisée dans la gestion d’actifs BlackRock, La moitié des obligations d’entreprises sont des « junk bonds », littéralement obligations pourries. Les investisseurs privilégient en effet les dettes d’entreprises mal notées, c’est-à-dire classées BBB. Leur rentabilité élevée séduit, mais elles sont plus sensibles à une éventuelle récession. À titre d’information, les junk bonds étaient limités à 17 % de la dette d’entreprise. Au-delà de la dégradation de cette qualité de la dette, le Financial Stability Board s’inquiète de leur répartition. En effet, si 80 % sont détenus auprès des banques, des fonds d’investissement et des assurances, les 20 % restants seraient aux mains d’intermédiaires aux profils inconnus, accentuant l’incertitude qui pèse sur le marché. Petit éclairci au tableau : les voyants sont au vert dans le pays de l’Oncle Sam, avec un niveau de chômage en forte baisse et un taux directeur qui demeure inchangé.