Ces dernières années, les menaces se sont multipliées pour les banques et assureurs européens. Après les néobanques, les acteurs traditionnels doivent faire face à la montée en puissance des géants de l’Internet américains et chinois, porteurs de nombreux projets dans l’univers de la finance en Europe. Une menace très sérieuse pour les établissements financiers traditionnels Les GAFA, Alibaba et Tencent multiplient les incursions sur les marchés européens de la banque et de l’assurance. À travers les services financiers, ces géants de la tech cherchent à consolider leur présence dans le quotidien des consommateurs et à interagir davantage avec eux. Important Le principal objectif est de capter les données, capital indispensable pour grandir dans leurs métiers actuels et s’imposer dans de nouveaux domaines. Bien que leurs avancées ne touchent pas encore directement les établissements bancaires et les assureurs historiques, ces derniers redoutent leur essor très rapide dans leur monde. Car ces groupes disposent de ressources très importantes et d’une large base de clientèle, deux atouts plus qu’enviables. Aussi bien les institutions financières que les autorités surveillent étroitement ces concurrents, que tous considèrent comme un danger très sérieux. Selon une enquête de la start-up suédoise Tink, La plupart des cadres du secteur financier en Europe redoutent avant toute chose l’implantation de nouveaux fournisseurs de services bancaires et de paiement. Même les contraintes réglementaires n’inquiètent pas autant que ces mastodontes d’Internet. Risque de domination et d’affaiblissement des acteurs historiques du marché Pour le Conseil de stabilité financière, L’entrée des Big Tech sur le marché est susceptible de provoquer une dégradation de la rentabilité des acteurs traditionnels ou de perturber leur financement. Il en résulterait un amoindrissement de leur capacité de résistance. Par ailleurs, cette instance chargée de la mise en œuvre des réformes du secteur souligne le risque d’une domination néfaste à une saine concurrence. D’après certains professionnels, si ces grands noms du numérique se mettent à proposer des paiements par carte, des crédits conso, des prêts à l’habitat, il est possible qu’ils parviennent à capter les clients dans un « monde fermé », coupant toute relation entre ces derniers et les établissements financiers classiques. Le Conseil de stabilité financière tient néanmoins à voir du positif à la situation. Il estime notamment que La complémentarité des modes d’interactions devrait faire des acteurs établis et des géants de la tech des partenaires. De chaque côté, les différents protagonistes ont besoins de certaines compétences et ressources disponibles chez les « rivaux » pour lancer avec succès des offres adaptées aux attentes des utilisateurs.