Les banques chinoises abaissent les taux et augmentent les montants qu’elles prêtent aux consommateurs, même s’il y a eu une hausse des défauts de paiement. En effet, Pékin veut utiliser le crédit pour stimuler la consommation intérieure et l’économie, durement affectées par le coronavirus. Toutefois, la capacité de remboursements des emprunteurs suscite des inquiétudes. Distribution de crédit bon marché pour doper la consommation et l’économie Les données officielles montrent que Les ventes au détail – pilier de la croissance économique – ont chuté de 21 % au cours des deux premiers mois de 2020 par rapport à la même période en 2019. D’après la Banque populaire de Chine, Les consommateurs ont réduit leurs emprunts à court terme à 450 milliards de renminbis (64 milliards de dollars) en février. Ce n’est qu’à la fin du deuxième mois de cette année que sont entrées en vigueur les mesures visant à stimuler la consommation et à remettre l’économie sur les rails. La distribution de crédit bon marché fait partie de ces initiatives. La nouvelle position des autorités marque un net contraste avec sa politique d’il y a quelques mois, lorsque le régulateur des banques et des assurances a durci le contrôle des crédits à la consommation afin de réduire les risques. Des promotions sur les crédits à la consommation chez plusieurs banques Toujours est-il que les prêteurs ont rapidement compris le changement. Important Plus d’une douzaine de prêteurs publics ont commencé à proposer des réductions pouvant aller jusqu’à 50 % des coûts d’emprunt et l’augmentation du montant maximum que les emprunteurs sont autorisés à souscrire. Par exemple, certains leaders du marché comme la Banque industrielle et commerciale de Chine ont diminué leurs taux à un niveau record, à 4,4 % contre plus de 6 % en fin 2019. La banque a également augmenté d’un tiers le montant que les clients peuvent emprunter. Les petites banques vont plus loin. La Shanghai Rural Commercial Bank applique aujourd’hui un taux annuel de 3,6 %, en dessous de la moyenne pour les prêts sur un an (4,35 %). Si elles s’efforcent de satisfaire aux exigences du gouvernement, les banques participantes préviennent qu’ En cas de nouvelle dégradation du contexte économique, elles pourraient mettre un terme à ces prêts. Risque d’explosion des dettes en souffrance par les emprunteurs non solvables En effet, les analystes ont émis des doutes, redoutant qu’ Un boom des prêts à la consommation s’accompagne d’une augmentation supplémentaire du nombre de créances douteuses. Avant leur mise en place, plusieurs banques locales ont déjà déclaré au Financial Times que Le ratio de prêts personnels en souffrance a augmenté de 20 % à 50 % depuis janvier. En effet, avec l’épidémie du coronavirus, de nombreuses personnes ont perdu leur emploi et se sont retrouvées dans l’incapacité d’honorer leurs échéances. Avec les conditions attractives proposées, les emprunteurs à risque devraient affluer. Sauf qu’au lieu de dépenses dans les voitures et le tourisme, ces derniers consacrent les fonds obtenus au remboursement de leurs dettes en cours. Et dans l’éventualité d’un ralentissement économique, ces personnes ne pourront probablement pas rembourser.