Que les acquéreurs immobiliers qui n’ont pas encore pu concrétiser leur projet se rassurent : aucune remontée des taux d’emprunt ne devrait survenir prochainement. Pour des raisons de concurrence et d’objectifs élevés en termes de volume de prêts accordés, les banques devraient maintenir leurs taux inchangés. Cela n’aurait toutefois pas été possible sans les actions de la Banque centrale européenne. Réitérer les mêmes performances qu’en 2021 Malgré la crise, l’année 2021 a été celle de tous les records en ce qui concerne les transactions immobilières. Pour les établissements de financement aussi, des niveaux inédits de volume ont été enregistrés, du fait de la politique des taux bas. Comme il n’est pas judicieux de changer une formule qui marche, les banques devraient, selon toute vraisemblance, adopter la même stratégie cette année, d’autant plus qu’une éventuelle remontée du taux ne sera pas suivie par la concurrence. Pour l’heure, les établissements bancaires se sont fixé comme objectif de réitérer les performances de l’année dernière, période durant laquelle le volume des prêts immobiliers accordés a atteint les 270 milliards d’euros, soit 27 milliards d’euros de plus que l’année d’avant. Pour y parvenir, les organismes de crédit ont maintenu les taux à leur niveau « plancher », à savoir : 1 % sur 15 ans ; 1,20 % sur 20 ans ; 1,40 % sur 25 ans. Les meilleurs profils, c’est-à-dire ceux qui disposent d’un bon niveau de revenus (entre 40 000 et 80 000 euros) ou qui présentent un apport personnel conséquent, peuvent même bénéficier de taux encore plus attractifs : 1 % sur 20 ans ; 1,15 % sur 25 ans. Tenir compte des recommandations du gendarme financier Important Depuis le début de cette année, les recommandations du Haut conseil de stabilité financière (HCSF) ont été converties en normes juridiquement contraignantes. Les banques sont donc tenues de les respecter, sous peine de sanctions. L’une de ces recommandations risque de pénaliser bon nombre de porteurs de projet. Il s’agit du plafond d’endettement fixé à 35 %. En effet, le coût de l’assurance prêt immobilier n’a cessé de s’alourdir ces dernières années. Or, comme celle-ci est désormais prise en compte dans le calcul du taux d’endettement et qu’elle peut représenter jusqu’à un tiers du coût du crédit, le seuil de 35 % est rapidement dépassé pour certains dossiers. Ce qui au final a pour conséquence d’exclure de nombreux acheteurs du marché.